Mali : dix miliciens pro-régime tués par des jihadistes dans le nord

Mali : dix miliciens pro-régime tués par des jihadistes dans le nord

Dix miliciens membres d’une coalition de groupes armés alliée du régime de Bamako ont été tués lundi par des jihadistes dans le nord du Mali, où l’armée est aux prises avec divers groupes jihadistes et séparatistes, selon des sources sécuritaires contactées par l’AFP.

“Ce sont des jihadistes qui ont attaqué notre position près de Gao. Nous avons perdu 10 combattants”, a déclaré mardi à l’AFP Inoussa Maïga, membre de la Coordination des mouvements et Front patriotique de résistance (CM-FPR), une alliance de groupes armés qui combat aux côtés des forces gouvernementales. L’attaque a eu lieu lundi dans la localité de Kadji, située en périphérie de Gao, aux alentours de 13H30 (heure locale), selon une source policière malienne jointe par l’AFP et un document interne à ces groupes armés qui confirment également ce bilan.

La région de Gao est le théâtre d’affrontements réguliers entre les groupes jihadistes ou séparatistes à dominante touareg et l’armée malienne, assistée par ses alliés russes et des groupes armés locaux. Les mouvements affiliés au CM-FPR sont dominés par des membres des communautés sédentaires, notamment songhai, qui se trouvent en conflit depuis plusieurs décennies avec les populations nomades de cette région semi-désertique.

La raréfaction des pâturages et le développement des terres agricoles, combinés à des épisodes de sécheresse, ont accentué les tensions entre agriculteurs et éleveurs et favorisé l’émergence des groupes criminels puis jihadistes qui ont plongé le pays et la région dans un cycle de violence. Les colonels qui ont pris le pouvoir en 2020 ont promis de reprendre le contrôle de l’intégralité du territoire national et ont rompu leur partenariat militaire avec la France pour se tourner vers la Russie.

Après avoir exigé le départ de la Mission des nations unies au Mali (Minusma), les militaires au pouvoir ont remporté une victoire de prestige en s’emparant en novembre de la ville de Kidal (nord), bastion des groupes séparatistes à dominante touareg désormais affaiblis.