Libye: une nouvelle mission africaine pour la réconciliation

Libye: une nouvelle mission africaine pour la réconciliation

Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, dont le pays, le Congo-Brazzaville, préside le Comité de haut-niveau pour les discussions sur la Libye, effectue cette semaine une mission de sept jours à Tripoli. Arrivé lundi, il est à la tête d’une délégation de l’Union Africaine. L’objectif est de faire baisser les tensions entre les deux gouvernements rivaux en place dans le pays et organiser une nouvelle conférence de réconciliation nationale, préalable aux élections.

« Organiser les élections sans faire la réconciliation, cela pourrait être source de violences, les Libyens le savent très bien », indique le chef de la diplomatie congolaise Jean-Claude Gakosso joint par RFI après son arrivée hier à Tripoli.

Au cours de cette mission, la délégation africaine qui compte également dans ses rangs le médiateur mauritanien Mohamed El Hacen Ould Lebatt rencontrera ce mardi 21 juin le président Mohammed el-Menfi, ainsi que ses deux vice-présidents : Abdallah al-Lafi, en charge du dossier réconciliation, et Moussa el-Kouni, en charge des élections.

Un entretien est prévu mercredi avec le premier ministre sortant Abdel Hamid Dbeibah, au même moment où Fathi Bachagha, son rival désigné par le parlement, mais non reconnu par la communauté internationale, sera reçu à Brazzaville par le président Denis Sassou-Nguesso.

« Une contribution africaine » pour résoudre le conflit

« Si on est médiateur, on parle à tous le monde », commente le chef de la diplomatie congolaise. Cette mission est, selon le ministre congolais, consécutive aux entretiens qu’il a eus en mai, à New-York avec le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres qui « soutient complétement cette démarche africaine » sur la réconciliation. « Nous voudrons tourner la page, aller vers le pardon comme en Afrique du Sud », précise le ministre.

L’Afrique tente depuis 2011 d’apporter « une contribution africaine » à la résolution du conflit libyen. Elle réclamait un africain au poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye, mais s’est heurtées à l’opposition de Washington à deux reprises.