Cinq militaires camerounais tués en zone anglophone

Cinq militaires camerounais tués en zone anglophone

Des rebelles ont tué cinq militaires dans l’ouest du Cameroun, tout près d’une région où une guerre meurtrière oppose des groupes armés séparatistes anglophones aux forces de l’ordre, ont assuré mercredi un député et un responsable local.

Des hommes armés ont attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi, un poste de gendarmerie à Njitapon, un hameau de la région de l’Ouest, à une dizaine de kilomètres de celle du Nord-Ouest, peuplée principalement par la minorité anglophone d’un pays majoritairement francophone, selon ces sources.

“Les séparatistes ont tué cinq gendarmes”, a affirmé à l’AFP Adamou Youmou Koupit, député de la circonscription, membre du parti d’opposition Union Démocratique du Cameroun (UDC).

“Le bilan est de cinq morts, tous des gendarmes, et trois blessés. Nous sommes en train de faire un ratissage de la zone”, a confirmé à l’AFP un haut responsable de l’administration locale, qui a requis l’anonymat, accusant aussi les séparatistes anglophones.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre, depuis cinq ans, d’une guerre meurtrière entre des groupes armés réclamant l’indépendance dans cette zone d’un Etat qu’ils appellent l'”Ambazonie” et des forces de sécurités massivement déployées par le pouvoir du président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d’une main de fer depuis près de 40 ans.

Une partie de la population anglophone s’estime ostracisée par les francophones. Les rebelles séparatistes comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par l’ONU et les ONG internationales de crimes contre les civils. Le conflit a fait plus de 6.000 morts, essentiellement des civils, depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon l’ONG International Crisis Group (ICG).

Mardi, le ministère de la Défense a annoncé que des soldats avaient tué début juin neuf civils, dont un bébé, dans la région du Nord-Ouest, l’armée reconnaissant une “réaction disproportionnée” de ses hommes. Les rebelles, comme les militaires et les policiers, sont régulièrement accusés par l’ONU et les ONG internationales d’exactions et de crimes contre les civils dans les régions anglophones.

Le conflit anglophone avait éclaté en octobre 2016 après des manifestations pacifiques d’une partie de la minorité anglophone, qui s’estimait marginalisée et réclamaient plus d’autonomie ou l’indépendance, et violemment réprimées par les forces de l’ordre.