RDC : chez les Tshisekedi, la politique en famille

RDC : chez les Tshisekedi, la politique en famille

Éviction de François Beya, chute de Jean-Marc Kabund… Félix Tshisekedi resserre son premier cercle depuis quelques mois. À un an et demi de la présidentielle, le fils de feu l’emblématique opposant du pays compte d’abord et surtout sur les siens.

Le téléphone du président ne cesse de sonner. On insiste à l’autre bout du fil, mais ce n’est pas le moment. Ce 5 février, Félix Tshisekedi est à Addis-Abeba et enchaîne les réunions importantes. Il est en train de vivre les dernières minutes de son année à la tête de l’Union africaine (UA) et doit passer la main à Macky Sall. Kinshasa l’appelle, encore et encore. Il finit par décrocher : c’est la première dame. Denise Nyakeru Tshisekedi en est certaine : il faut d’urgence faire arrêter François Beya. Le maître espion joue contre eux.

La conviction de sa femme achève de convaincre le chef de l’État. Il donne l’ordre d’interpeller son conseiller spécial en matière de sécurité. Déjà au cœur du pouvoir sous Mobutu et les Kabila, ce stratège était une pièce cruciale du dispositif présidentiel. La situation est si délicate que Félix Tshisekedi abandonne son programme et foule aux pieds les convenances. Il n’assistera pas à la cérémonie de clôture du sommet de l’UA prévue le lendemain. Il remonte dans son avion : retour à Kinshasa.