Combats entre armée et M23 en RDC : plus de 117.000 déplacés depuis mars, selon l’ONU

Combats entre armée et M23 en RDC : plus de 117.000 déplacés depuis mars, selon l’ONU

Plus de 117.000 personnes ont fui leurs maisons depuis mars derniers dont 64.000 ces deux dernières semaines, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour échapper aux combats entre l’armée gouvernementale et les rebelles du M23 (Mouvement du 23 Mars), a alerté jeudi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

« Selon les dernières estimations compilées par les organisations humanitaires et les autorités territoriales, plus de 117.000 personnes ont été déplacées depuis que les violences ont éclaté en mars dernier dont plus de 64.000 déplacées depuis le 19 mai dernier », a confirmé l’OCHA dans son dernier rapport sur la situation humanitaire dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Sur le terrain, la situation sécuritaire demeurant incertaine, les populations hésitent à rentrer chez elles.

Selon l’agence onusienne, plus de 33.000 ont trouvé refuge dans des écoles, églises, familles d’accueil et autres lieux collectifs dans le territoire de Nyiragongo. Dans le même temps, 31.000 autres se sont mis à l’abri dans les régions de Rumangabo et Rugari (Rutshuru).
Des mouvements de retours timides malgré une situation sécuritaire « incertaine »

Les affrontements ont repris récemment dans le territoire de Rutshuru, théâtre habituel des combats avec le M23, et se sont étendus la semaine dernière au territoire voisin de Nyiragongo, plus proche de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Malgré une situation sécuritaire « incertaine », des mouvements de retours timides sont néanmoins observés dans certaines localités dont Gisigari, Chengerero, Bugusa, Kabindi, Rangira, et Bunagana (Rutshuru). Même des retours sont notés en provenance de l’Ouganda où environ 25.000 personnes s’étaient réfugiées depuis mars.

Face à ces timides mouvements de retour, l’OCHA a déployé hier mercredi 1er juin une équipe à Kiwanja (Rutshuru) pour suivre l’évolution de la situation et assurer la coordination des opérations humanitaires.

Sur le font de l’aide humanitaire, la réouverture de la route principale reliant Goma à Rutshuru le 29 mai permet aux acteurs humanitaires de reprendre leurs mouvements et d’intensifier leurs opérations au-delà de Nyiragongo. Plus largement, les activités d’aide humanitaire se poursuivent, notamment la fourniture d’eau potable et l’installation des structures d’hygiène et d’assainissement dans les zones d’accueils entre Kibati et Goma (territoire de Nyiragongo) et dans les sites de Kanyaruchinya, Bujari, Kayembe et Munigi.

Des déplacés vivent dans des « conditions difficiles » dans des écoles

La distribution de vivres continue également à Kanyaruchinya afin d’atteindre les 35.000 bénéficiaires ciblés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et son partenaire Caritas ont débuté ce 1er juin une distribution de vivres à plus de 5.300 personnes à Ntamugenga et envisage étendre l’intervention à près de 7 400 autres dans la localité de Chengerero.

« Cependant, des besoins persistent en termes d’articles ménagers essentiels, en abris, en eau et hygiène », ajoute l’OCHA, relevant que des agences onusiennes et ONG internationales et nationales ont effectué une mission le 1er juin à Kiwanja. L’objectif est de s’imprégner de la situation, notamment les défis à l’assistance humanitaire. Des milliers de personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, vivent dans des conditions difficiles dans des centre collectives, notamment des écoles.

Au moins 1,9 million de personnes sont déplacées dans le Nord-Kivu, province frontalière du Rwanda et de l’Ouganda. Au total, la RDC compte 5,6 millions de déplacés, un record et la plus grave crise de déplacement interne en Afrique.