Justice. Au Malawi, un ancien président bientôt jugé pour corruption ?

Justice. Au Malawi, un ancien président bientôt jugé pour corruption ?

Le rejet d’un appel auprès de la Cour suprême ouvre la voie au procès de Bakili Muluzi, le premier président démocratiquement élu du Malawi, accusé d’avoir détourné 10 millions de dollars.

Le Malawi parviendra-t-il à faire ce que l’Afrique du Sud peine à réaliser depuis des années avec Jacob Zuma ? La Cour suprême vient de donner le feu vert au procès de l’ancien président Bakili Muluzi après avoir rejeté un appel visant à faire annuler les poursuites pour des motifs techniques, rapporte l’hebdomadaire panafricain The Continent.

En 1994, Bakili Muluzi est devenu le premier président du Malawi élu au terme d’élections multipartites, trente ans après l’indépendance du pays. En poste jusqu’en 2004, il est accusé, depuis 2009, d’avoir détourné 11 millions de dollars d’aides reçues du gouvernement libyen afin de financer la construction d’un hôpital.

Multiplication des recours

Comme l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, également accusé de corruption depuis des années, Bakili Muluzi, 79 ans, multiplie depuis les recours pour échapper à la justice. D’après un responsable du ministère de la Justice cité par la presse locale, les poursuites auraient déjà coûté plus de 10 millions de dollars au Malawi.

Le parquet comme l’avocat de l’ancien président se disent “prêts à un procès”. “Nous sommes contents parce que ce jugement constitue un précédent en matière d’affaires de corruption”, s’est réjoui le procureur général, Thabo Chakaka Nyirenda.