La contestation se poursuit toujours au Soudan, dans l’impasse politique

La contestation se poursuit toujours au Soudan, dans l’impasse politique

Les forces de l’ordre ont à nouveau violemment réprimé ce week-end des manifestations contre le coup d’État militaire. Le comité central des médecins soudanais a annoncé qu’un manifestant avait été tué samedi et plus de 90 blessés, plusieurs par balles, d’autres renversés par les véhicules des forces de l’ordre.

Mohammed Khalis, 20 ans, est mort d’une balle dans la poitrine tirée par les forces de l’ordre. Immédiatement après son enterrement samedi soir, de nombreux quartiers se sont embrasés dans des manifestations nocturnes.

La mission de l’ONU pour la transition soudanaise s’est dite profondément préoccupée par la poursuite de la répression excessive à l’égard des manifestants. Ces violences ne créent pas un climat favorable à une solution politique.

Des négociations tripartites engagées sous la houlette de l’ONU, de l’Union africaine et de l’Igad sont censées entrer prochainement dans une deuxième phase de consultations, mais aucune avancée concrète ne se profile. La mission de l’ONU est régulièrement la cible de la junte qui pourrait bien ne pas renouveler son mandat.

De leur côté, les comités de résistance, qui refusent de s’asseoir à une table de négociation avec les putschistes, ont annoncé une nouvelle « escalade révolutionnaire » pour cette semaine.

Dimanche, des barricades se sont levées dans plusieurs quartiers de la ville. Lundi, une manifestation se tiendra dans à Oumdurman, la ville voisine de Khartoum, en mémoire du 96e martyr de la révolution. Une nouvelle « milionya » (marche du million) se tiendra jeudi à l’appel des comités de résistance à travers le pays.

Depuis le putsch du 25 octobre dernier mené par le général Abdel Fattah al-Burhan, 96 personnes ont été tuées à Khartoum. Sept mois après le coup d’État, le pays est plongé dans une grave crise économique, mais aussi dans l’impasse politique alors qu’aucun véritable gouvernement n’a été nommé et que l’état d’urgence est toujours en vigueur.