Cybersécurité : comment la Côte d’Ivoire est devenue un hub régional

Cybersécurité : comment la Côte d’Ivoire est devenue un hub régional

Au tournant des années 2010, face à la prolifération des arnaqueurs en ligne, un écosystème dévolu à la cybersécurité s’est constitué à Abidjan pour répondre aux menaces toujours plus nombreuses et sophistiquées.

Qui aurait cru au début des années 2000 que l’émergence de groupes d’adolescents et de jeunes adultes de Koumassi, initiés très tôt à l’informatique et doués pour arnaquer des étrangers en ligne, contribuerait à la naissance d’un hub régional affecté à la cybersécurité vingt ans plus tard ? Et qui aurait pu prévoir qu’Abidjan serait un jour un exemple à suivre sur ce segment de l’économie numérique ? Car, qu’on le veuille ou non, et bien que le Togo voisin tente lui aussi de se positionner comme tel, la Côte d’Ivoire est devenue, relativement à cette question, un pays à la pointe, sur un continent où les pertes dues aux cybercrimes sont estimées à 4,2 milliards de dollars en 2021, d’après le cabinet de conseil kényan Serianu.

« La Côte d’Ivoire est le premier pays de la sous-région où le hacking s’est développé. C’est le pays des ‘brouteurs’, une technique importée du Nigeria. En réponse à cela, la cybersécurité s’est accrue, compte tenu du niveau de risque d’arnaques très élevé », explique l’Ivoirien Léon Brandre, PDG de Data Privacy Solution Expert (DPSE), un cabinet de conseil en protection des données numériques à caractère personnel, actif en Côte d’Ivoire et en France.