Mali-France: la guerre inévitable

Mali-France: la guerre inévitable

Au Sahel, la crise change de paradigme, la guerre prend une nouvelle dimension, loin des blindés, avec des ennemis de plus en plus invisibles. Dans cette nouvelle forme de guerre, plus sournoise et plus impitoyable, les AS (attaques asymétriques) à travers des EEI (engins explosifs improvisés) par les HANI (hommes armés non identifiés) laissent progressivement place à des AI (attaques informationnelles), et les contre-attaques à travers les médias électroniques, de plus en plus mis à contribution, deviennent de plus en plus foudroyante.

Après «l’attaque informationnelle» de bas étage, vendredi dernier de la France à travers son armada médiatique suivie du traitement et de l’exploitation déséquilibre des attaques, ce dimanche, contre trois casernes des FAMa, le Mali ne pouvait pas rester sans réagir.

Ce mardi soir, le gouvernement de la Transition a contre-attaqué et accusé la France d’avoir violé délibérément son espace aérien par des aéronefs, hélicoptères et drones pour espionner et intimider les forces armées maliennes (FAMa). Le gouvernement du Mali accuse l’armée française «d’espionnage et de provocation de ses troupes» et dit «avoir des preuves de plus de 50 cas de violation de son espace aérien».

Il réitère, une nouvelle fois, sa demande «à l’armée française de quitter son territoire».

Outre, le porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye MAÏGA, a accusé également la France d’avoir pris et trafiqué, le 20 avril, des images pour accuser les FAMa d’avoir mis en scène un charnier à Gossi.

Prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, le gouvernement du Mali invite la France à respecter sa souveraineté en arrêtant les violations répétitives de son espace aérien sur fond «d’intimidation», de «provocation» et de subversion».

Aussi, le gouvernement du Mali demande une nouvelle fois «à l’armée française de quitter son territoire».

Que de vaines suppliques ruminent les nationalistes au sang chaud. Après 50 violations documentées de notre espace aérien la preuve nous fonde légitimement à zigouiller un de ces satanés aéronefs-espions, en plein vol, et nul ne s’offusquera de notre réaction compréhensive. Parce que, le Mali même sous embargo, ne doit pas accepter qu’il soit le Yoro Fegueman, Bo Be Kari Yoromin !

Toutefois, derrière les coups de colères de l’opinion malienne, très jalouse de la souveraineté de son pays, les objections de la guerre informationnelle que livre le Colonel Abdoulaye MAÏGA au nom de tout le gouvernement vont au-delà de la passion. Après l’erreur de la communication française qui a avoué avoir espionné une partie du territoire malien, sans aucune autorisation et pris des images à l’aide de drones, le Gouvernement de la Transition, par ce communiqué haute stratégique veut donner l’estocade : montrer que derrière le label vertueux de patrie de droit de l’homme, la France n’est qu’un État voyou qui n’a aucun ne respecte pas la souveraineté des autres pays, notamment des pays pauvres sans grands moyens pour se protéger.

Qu’est-ce que la France cherche derrière cette provocation ? Parce qu’elle n’est pas sans savoir que le Mali est en mesure d’être au courant de ses multiples incursions illégales sur notre territoire et de savoir la violation de notre espace aérien par nos propres moyens. La preuve : elle n’est pas folle de violer l’espace aérien algérien. Pourquoi le fait-elle pour le Mali ?

Beaucoup de géopoliticiens s’accordent à dire que, connaissant l’épidermisme du Mali qui réagit au quart de tour sans trop réfléchir et répond au coup pour coup, «la France veut nous pousser à la faute, afin de trouver un prétexte pour détruite la flotte aérienne de l’armée de l’air en reconstruction», comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire en 2010.

Malgré la présence des instructeurs russe de Wagner à nos côtés, la France sait qu’entre le Mali et la Russie, il n’existe pas jusqu’ici, un accord de défense opérationnel, qui obligerait cette dernière à voler à notre secours en cas d’agression de notre espace terrestre et aérien. Donc, la France multiplie les provocations espérant prendre à défaut la patience et la maturité de l’armée malienne, qui un jour fera l’erreur d’abattre un avion ou un drone français. Toutes choses qui verront la France entrer en guerre contre notre pays, et bomber Koulouba et Kati qui sont ses cibles prioritaires. Va-t-on commettre cette erreur ?