Bitcoin : la Centrafrique risque-t-elle une exclusion de la zone CFA ?

Bitcoin : la Centrafrique risque-t-elle une exclusion de la zone CFA ?

Scandalisées par l’octroi d’un cours légal aux cryptomonnaies, les autorités financières d’Afrique centrale comptent sévir. Mais le front commun affiché au sein de la BEAC est-il véritablement uni?

Vu de la présidence, à Bangui, la « décision historique » d’adopter le Bitcoin comme « monnaie officielle » représente sans le moindre doute « un pas décisif vers l’ouverture de nouvelles opportunités » pour la République centrafricaine (RCA), selon un document de l’exécutif consulté par Jeune Afrique. À l’extérieur des frontières de cet État, l’un des six pays les plus pauvres de la planète – le PIB par habitant végète à 493 dollars bien au-dessus du score burundais (239 dollars), mais pas trop loin de l’Afghanistan (518) – , la réaction est incandescente.

« C’est un bras d’honneur aux principes communautaires », s’émeut un haut cadre de l’administration des Finances de la sous-région. « Cette décision semble une provocation destinée à entraîner l’expulsion de la Centrafrique de la zone Cemac et du Franc CFA. Les autorités de Bangui donnent aux pays voisins une raison de les expulser de la Zone plutôt que d’assumer leur volonté unilatérale d’en sortir », tempête cet expert. « La Loi votée le 22 avril 2022 en RCA est nulle et de nul effet, dans la mesure où elle viole les textes de l’Union monétaire en Afrique centrale (UMAC) auxquels adhère le pays », complète depuis Yaoundé un responsable de la Banque centrale des États d’Afrique centrale (BEAC).