Tchad : comment le Qatar tente de résoudre le casse-tête du pré-dialogue

Tchad : comment le Qatar tente de résoudre le casse-tête du pré-dialogue

La diplomatie qatarie est à pied d’œuvre pour proposer d’ici à la mi-avril un accord de paix acceptable pour les mouvements politico-militaires et le gouvernement tchadiens. Entre les revendications de l’un et les lignes rouges de l’autre, voici ce qui est actuellement débattu.

Ahmed Abdallah Ali Al-Mousnat s’est officiellement donné moins de deux semaines pour parvenir à la signature d’un accord de paix entre les mouvements politico-militaires et le gouvernement tchadiens. Selon nos informations, le médiateur qatari, conseiller diplomatique de l’émir Tamim Ben Hamad Al Thani, multiplie depuis une dizaine de jours les entretiens entre les principaux représentants de l’opposition et ceux du président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno.

À plusieurs interlocuteurs, le diplomate a ainsi manifesté son souhait de faire aboutir les négociations au milieu du mois d’avril. Le Qatar n’a en effet guère l’intention de continuer à accueillir un pré-dialogue qui viendrait à s’éterniser. Il entend également les arguments du gouvernement tchadien, qui espère achever les discussions de Doha à temps pour pouvoir tenir son dialogue national inclusif à N’Djamena à la date prévue, c’est-à-dire le 10 mai prochain.

Doha a d’ailleurs longtemps milité pour une réduction du nombre de participants au pré-dialogue, redoutant une cacophonie dans les revendications. N’Djamena avait cependant fait le forcing pour intégrer le plus de mouvements politico-militaires possible. Selon nos sources, Ahmed Abdallah Ali Al-Mousnat est parvenu à obtenir du groupe des opposants les plus « durs » (le « groupe de Rome ») un projet d’accord signé le 27 mars et comportant vingt points. C’est ce projet qui sert désormais de base aux discussions.