Guinée: fin d’une visite de la Cédéao et de l’ONU pour évaluer la transition

Guinée: fin d’une visite de la Cédéao et de l’ONU pour évaluer la transition

Ce lundi, la Cédéao et l’ONU ont conclu une visite de deux jours en Guinée. Le chef de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mahamat Saleh Annadif, le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou et enfin la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway ont mené la délégation. L’objectif est d’évaluer le processus de transition en cours. L’équipe a notamment rencontré les autorités du nouveau pouvoir, issu du coup d’État du 5 septembre.

La délégation Cédéao-ONU a rencontré le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, mais aussi le Premier ministre, le chef de la diplomatie ou encore le Conseil National de Transition, l’organe législatif. Après deux jours de rencontres, les diplomates ont salué la mise en place de ce CNT, néanmoins la délégation n’a pas forcément réussi à y voir plus clair sur la suite.

« Nous essayons de convaincre le pouvoir de faire une transition courte, mais c’est loin d’être sûr », confie un diplomate. En effet, selon une bonne source, la junte a expliqué qu’elle donnerait un chronogramme après la tournée du Conseil lancée dimanche à l’intérieur du pays. Or, ce déplacement devant recueillir les aspirations de la population est censé durer jusqu’au 8 mars.

Craintes de la société civile

Cédéao et ONU ont aussi discuté avec la société civile, notamment le FNDC. Le mouvement citoyen s’est entretenu avec le représentant onusien Mahamet Saleh Annadif. « Nous lui faisons confiance, c’est une personnalité crédible, pragmatique. La réunion nous a rassuré », explique Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC.

Le mouvement a transmis ses inquiétudes au diplomate : l’absence d’un calendrier de transition, l’absence d’un cadre formel de dialogue entre la junte et la population, et l’absence d’une liste des putschistes au pouvoir. « Il y a trop de flou. Nous ne savons pas où cette transition va. Et cette inquiétude pourrait entraîner une crise socio-politique majeure », indique Ibrahima Diallo. Cédéao et ONU ont d’ailleurs officiellement « exhorté les autorités à adopter un calendrier », tout en rappelant qu’une transition n’avait pas pour but de régler tous les problèmes d’un pays…