Soudan: une nouvelle marche du «million» violemment réprimée par les autorités

Soudan: une nouvelle marche du «million» violemment réprimée par les autorités

Au Soudan, des milliers de personnes ont à nouveau manifesté contre le coup d’État dans plusieurs villes du pays. C’était la 21ᵉ marche dite du « million » contre le putsch du 25 octobre. Ce lundi, la manifestation a été violemment réprimée.

Lundi 28 février, la mission de l’ONU au Soudan, qui rencontre depuis un mois des responsables du pouvoir militaire et des représentants de la société civile, a réitéré ses appels à un partenariat entre civils et militaires pour sortir de l’impasse. Mais depuis quatre mois, les manifestants refusent catégoriquement toute négociation avec la junte.

Les comités de résistance ont proposé dimanche une charte politique visant à unifier toutes les forces civiles pour renverser les putschistes. Qui pour le moment ne cèdent rien. Ce lundi, la manifestation a été violemment réprimée. Des dizaines de blessés, et deux manifestants ont été tués par les forces de l’ordre portant le bilan depuis le 25 octobre à 85 personnes.
Les médecins dénoncent les attaques

Dans le nord de Khartoum, un enfant a été tué d’une balle dans le ventre. Et dans la ville voisine d’Oumdurman, un jeune manifestant a reçu une balle dans la tête. Les mots sont crus, ce sont ceux des médecins soudanais qui dénoncent des assassinats ciblés alors que 90% des victimes de la répression ont été visées dans le haut du corps. Les médecins dénoncent également une nouvelle attaque des forces de l’ordre dans les hôpitaux, ce lundi des gaz lacrymogènes ont été lancés dans une salle d’opération.

Dans les rues, outre les lacrymogènes et les grenades assourdissantes, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles, parfois à gros calibres, pour refouler les manifestants qui avaient atteint pour la 2ᵉ fois en quatre mois les portes du palais présidentiel. Les cortèges pacifiques ont dû rebrousser chemin.

En fin de journée, des gangs de policiers et membres des services de renseignements habillés en civils pourchassaient les manifestants dans les ruelles des quartiers résidentiels. Armés de bâtons ou de kalachnikovs, ils ont multiplié les passages à tabac et les arrestations. Un commerçant affirmait que son échoppe a été dévalisée par des hommes en uniformes.