Soudan: les comités de résistance proposent une charte de transition

Soudan: les comités de résistance proposent une charte de transition

Au Soudan, une nouvelle « marche du million » pour restitution du pouvoir aux civils est prévue ce lundi 28 février à Khartoum et dans plusieurs villes du pays. Les manifestants défilent pacifiquement depuis des mois pour demander le départ du pouvoir des militaires. Mais dimanche 27 février, les Comités de résistance de l’État de Khartoum ont en plus proposé une Charte de transition commune.

Dimanche soir, devant une foule de micros, c’est à tour de rôle que de jeunes porte-paroles des Comités de résistance de l’État de Khartoum sont venus présenter la « Charte pour l’instauration de l’autorité du peuple ». Une charte politique décrivant une transition de deux ans, au cours desquels le Soudan serait dirigé par un Premier ministre, chef de l’État et chef de l’armée, nommé par les signataires de la Charte. Celui-ci gouvernerait avec une Assemblée qui, au terme de la transition, serait chargée de ratifier une nouvelle Constitution, après quoi des élections libres seraient tenues, ouvertes à tous, sauf aux alliés du président déchu Omar el-Béchir et aux soutiens du coup d’État du 25 octobre.

« Unifier les forces révolutionnaires » derrière une feuille de route

Ce document était attendu depuis plusieurs semaines. Il s’agit d’une « proposition » visant à « unifier les forces révolutionnaires » derrière une feuille de route. Un mouvement pour l’instant dispersé en centaines de Comités de résistance semi-autonomes et un archipel de partis politiques et de syndicats.

La Charte refuse toute négociation avec les militaires et propose de juger les putschistes. Elle propose aussi de revoir l’Accord de Juba de 2020 avec les mouvements armés. Des tribunaux spéciaux pour juger les atteintes aux droits humains et l’appel aux organisations internationales, pour la justice transitionnelle sont également prévus.