Au terme de sa visite officielle de dix jours au Mali, l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme, Alioune Tine, a reconnu ce mardi 22 février 2022, l’amélioration de la situation sécuritaire dans notre pays. Il était le conférencier du point presse périodique de la MINUSMA.

Dans ses propos, Alioune TINE a souligné que c’était la première fois depuis sa visite au Mali en 2018, qu’il y ait eu une amélioration de la situation de la sécurité, reconnue également, en unanimité, par le Commandement militaire, l’administration territoriale, la société civile et les populations qu’il avait rencontrées.

Concernant le respect des droits humains, après avoir échangé avec le Chef du gouvernement, le Dr Choguel Kokalla Maiga, et les différents acteurs de la transition, l’expert indépendant de l’ONU a confirmé l’amélioration de la situation des personnes déplacées au Mali.

Il a fait savoir que les violations et les atteintes aux droits de l’homme ont connu une baisse moyenne. Aussi, Alioune TINE a rappelé qu’il avait émis des recommandations concernant l’ouverture de l’espace civique, car, estime-t-il, les Maliens doivent être unis face aux défis qui existent à l’heure actuelle.

« C’est un bon point pour les autorités maliennes qui ont accentué les moyens pour lutter contre l’insécurité et la menace terroriste à laquelle le pays est confronté », a déclaré Alioune TINE.

Cependant, l’expert indépendant a souligné que cette amélioration de la situation sécuritaire et des droits humains ne devrait pas occulter les défis sérieux à venir. Malgré le fait que la situation sécuritaire soit améliorée, il a indiqué que l’espace civique et du débat démocratique se rétrécissent au Mali. D’ailleurs, il a exhorté les autorités maliennes à ouvrir davantage l’espace civique et le débat démocratique.

« Pour la première fois depuis le début de mes visites en 2018, j’ai noté une amélioration tangible de la situation sécuritaire, de la situation des personnes déplacées internes, de la situation des droits de l’homme ainsi que des dynamiques de paix endogènes, notamment dans le Centre du Mali », a salué Alioune Tine.

Dans son rapport, l’Expert indépendant de l’ONU a mentionné que le nombre de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits documentées au cours du dernier trimestre de 2021 par la MINUSMA a diminué de 27,10%.

Par ailleurs, selon le Cluster Protection, le nombre d’incidents de protection a été diminué de 29,75% entre novembre et décembre dernier. Il en a noté une baisse significative des violations des droits de l’homme en fin d’année en général, à l’exception des violations du droit à la vie, où le plus grand nombre avait été enregistré au cours du dernier trimestre de l’année 2021. L’un des indicateurs de l’amélioration de la situation sécuritaire, dit-il, est la récente diminution du nombre de personnes déplacées et de conflits intercommunautaires.

De même, la matrice de suivi des déplacements (DTM) a enregistré une diminution du nombre des personnes déplacées de 13 %, passant de 401 736 en septembre 2021 à 350 110 en décembre 2021.

Dans la région de Gao, il a informé que le nombre de personnes déplacées avait diminué de près de la moitié (49 %) entre septembre et décembre 2021. Cette diminution s’expliquerait notamment, selon lui, par la pacification progressive de certaines localités dans les régions du centre et du nord du pays.

Sur le plan de la sécurité, Alioune TINE a révélé que les groupes extrémistes violents, notamment la Jama’atNusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS) et d’autres groupes similaires, ainsi que les groupes armés communautaires dits d’autodéfense, continuaient d’attaquer, de tuer et d’enlever des civils au nom de la Charia.

Aux dires de l’Expert de l’ONU, la bombe sociale la plus grave se profile à l’horizon avec l’effondrement du système éducatif qui se chiffre, selon les chiffres de l’ONU, à 320 écoles fermées en 2021. Un chiffre qui a affecté, selon Alioune TINE, près de 100 000 élèves.

L’Expert TINE a déploré le fait que le nombre d’écoles fermées en raison de l’insécurité ait augmenté de manière significative en passant de 1 344 en janvier 2021 avec 403 000 élèves affectés à 1 664 écoles en décembre 2021 avec 499 200 élèves affectés.