Casques bleus.L’arrestation de quatre militaires français en Centrafrique suscite questions et hypothèses

Casques bleus.L’arrestation de quatre militaires français en Centrafrique suscite questions et hypothèses

Après l’arrestation à Bangui de quatre militaires français, la République centrafricaine a ouvert une enquête. Cette affaire coïncide avec les accusations de massacres de civils centrafricains portées devant l’ONU contre la société russe Wagner par la France et les États-Unis.

“Des images des quatre Casques bleus arrêtés, de leurs badges ‘Nations unies’ et de leur équipement militaire ont inondé Internet la nuit dernière, via des dizaines de comptes à travers l’Afrique. Ces images étaient accompagnées du commentaire ‘Tentative d’assassinat du président centrafricain’. Une version reprise par un site d’information réputé proche des intérêts russes en Centrafrique, mais démentie par l’ambassade de France et la Minusca.”

En fait, précise le Journal de Bangui, “c’est un véhicule de location, immatriculé en Centrafrique, qui aurait attiré l’attention des services de sécurité. Selon plusieurs sources, il s’agissait d’un véhicule provisoire mis à disposition du chef d’état-major de la Minusca, le général Marchenoir, dans l’attente d’une voiture officielle.”

Les quatre légionnaires venaient d’escorter l’officier à l’aéroport lorsqu’ils ont été arrêtés. Et au même moment atterrissait l’avion du président Touadéra, en provenance de Bruxelles.
Traquenard ?

Dans la presse, on s’interroge, à l’instar du quotidien Aujourd’hui au Faso : “S’agit-il d’un traquenard échafaudé par Wagner ? Où sont les preuves ? Quel acte ont posé ces légionnaires français pour être arrêtés ? Le véhicule provisoire dévolu au chef d’état-major de la Minusca, qui paraissait suspect à l’aéroport de Bangui, suffit-il à opérer cette arrestation ? Ces quatre soldats français ont-ils tenté de s’introduire dans le dispositif sécuritaire de l’aéroport comme le laissent croire les réseaux sociaux ? En tout cas, la célérité avec laquelle ces arrestations ont eu lieu et le commentaire ‘Tentative d’assassinat du président Touadéra’ qui s’en est suivi laissent songeur.”

“Si les autorités centrafricaines n’ont pas encore réagi officiellement à cet événement, peut-être monté de toutes pièces, il faut reconnaître que cette affaire tombe mal pour la France”, note pour sa part le site Wakat Séra. “[La France est] en pleine tourmente dans les pays africains qui se sont amourachés de la Russie. Nul doute que la main invisible, mais bien connue, poursuivant un dessein caché, mais lui aussi connu et qui n’en est pas à son premier coup, s’active déjà pour un autre coup, car la bataille est rude et sera bien longue entre la France et la Russie, qui ont choisi pour arène le sol africain. Une guerre qui se nourrit de la désinformation et de l’instrumentalisation, devenues armes de destruction massive, encore plus dangereuses que les canons.”