À la Une: le sommet Union européenne – Union africaine

À la Une: le sommet Union européenne – Union africaine

Le 6ème sommet du genre se tient ces jeudi et vendredi, en Belgique, et beaucoup de monde a fait le déplacement. Au Gabon, L’Union nous dit que le président Ali Bongo « séjourne actuellement » à Bruxelles, pour participer à cette rencontre de « haut vol » avec ces « homologues du Vieux-Continent ». Au Nigeria, TVCNews nous apprend que Muhamadu Buhari est également arrivé à Bruxelles, à une « heure pluvieuse », photos à l’appui. Le magazine Egypt Today revient quant à lui sur la participation du président al-Sissi, qui semble faire le voyage avec un agenda bien précis.

Au-delà de présenter les préparatifs pour la COP27, prévue en novembre prochain à Charm el-Cheikh, le président égyptien souhaite visiblement aborder aussi la question du Grand Barrage de la Renaissance, le projet controversé de l’Ethiopie sur le Nil, au cœur d’une bataille diplomatique. La visite d’Abdel Fattah Al Sissi ne passe d’ailleurs pas inaperçue en Belgique, où il devait être reçu ce mercredi par le Roi au Palais Royal, en amont du sommet. Le site belge 7sur7 évoque « une visite qui crée la polémique », dénoncée par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme.

Objectif affiché : renouveler le partenariat

En tout cas, l’objectif est clairement affiché en tout cas pour ce sommet UE-UA : renouveler le partenariat entre les deux continents. On le comprend à la lecture d’une tribune conjointe du président sénégalais Macky Sall et du président du Conseil européen Charles Michel, publiée notamment par The New Times au Rwanda et déjà largement relayée les jours précédents dans les médias francophones. Pour Macky Sall et Charles Michel, « l’objectif n’est rien moins que d’établir ensemble les bases d’un partenariat renouvelé, un nouvel élan dont l’idée est en gestation depuis un certain temps ».

Or, il y aussi les alertes de la société civile dont se fait l’écho The East African le journal basé au Kenya. Parole d’experts : ce sommet « risque de creuser les inégalités entre les deux continents si des mesures délibérées ne sont pas prises pour rééquilibrer les relations », peut-on lire. Les acteurs de la société civile affirment par exemple que « la réponse mondiale à la pandémie a mis en évidence les inégalités du partenariat UA-UE. Ils accusent notamment les pays européens de thésauriser et de ne pas livrer les vaccins promis, ainsi que de bloquer la suspension des règles de propriété intellectuelle qui permettrait aux pays en développement de fabriquer eux-mêmes les vaccins ». Oui, les vaccins « ce sera l’un des sujets sensibles du sommet », confirme le journal français Les Echos , qui parle d’une « épineuse question », alors que « seulement 11 % de la population africaine est vaccinée ».

Le Sahara occidental, invité surprise

En arrière-plan, un autre sujet épineux s’invite une nouvelle fois dans ce ballet diplomatique : le dossier du Sahara Occidental. Ce territoire toujours disputé par le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, fait l’objet une nouvelle fois d’affrontements par médias interposés. La cause, à lire sur le site de l’agence algérienne APS : Brahim Ghali, « le président sahraoui prend part au sommet UE-UA». L’APS souligne qu’il « avait [déjà] participé au 5e sommet à Abidjan fin 2017 », et l’agence algérienne de presse cite alors un expert pour qui ce déplacement à Bruxelles prouve que « l’Etat sahraoui est une réalité nationale, continentale et internationale que l’occupant marocain ne saurait dénier, en dépit de son entêtement et de la poursuite de l’occupation d’une partie de ses territoires ».

En face, autre son de cloche évidemment dans les médias marocains. Sur le site Bladi par exemple. Ici Brahim Ghali n’est pas présenté comme « le président sahraoui » mais comme « le chef du Front Polisario », et une rencontre prévue à son agenda bruxellois « pourrait irriter le Maroc », prévient Bladi. Rencontre attendue avec le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez alors, rappelle le site marocain, que l’hospitalisation de Brahim Ghali en mai dernier en Espagne, « avait provoqué une grave crise entre l’Espagne et le Maroc ». Et « depuis lors, l’ambassadrice du Maroc à Madrid, rappelée à Rabat pour des consultations, n’a toujours pas rejoint son poste ». Le site Maroc Diplomatique relaie pour sa part la réaction de certains eurodéputés, soutiens affichés de Rabat. Un député allemand d’extrême droite notamment qui voit la venue de Brahim Ghali à Bruxelles comme une « bavure diplomatique ». Ce dossier sahraoui s’invite donc inéluctablement à chaque rendez-vous diplomatique.