RDC: François Beya arrêté pour des soupçons d’«agissements contre la sécurité nationale»

RDC: François Beya arrêté pour des soupçons d’«agissements contre la sécurité nationale»

François Beya, le puissant conseiller spécial du chef de l’État Félix Tshiskedi en matière de sécurité, est toujours aux arrêts. Depuis samedi 5 février, il est détenu dans un local de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR). Mardi 8 février, la présidence de la république a publié un communiqué évoquant des « agissements contre la sécurité nationale », sans donner plus de détails et appelant au passage la population à la vigilance au calme.

Pour l’instant, les faits précis reprochés à François Beya restent inconnus. Dans son communiqué, la présidence évoque uniquement « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale ». Les faits et gestes de François Beya étaient particulièrement scrutés depuis quelques mois, renseigne une source sécuritaire. Ses voyages, communications et réunions considérées comme clandestines étaient également surveillés, des soupçons de déstabilisation des institutions existaient, mais il fallait du concret, ajoute une autre source.

Certains analystes évoquent une guerre de palais opposant les proches collaborateurs de Félix Tshisekedi. Mais des sources sécuritaires ajoutent que des investigations ayant abouti à son arrestation ont été menées à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

En tout cas, François Beya n’a pas participé jeudi 3 février à la réunion du conseil supérieur de la défense présidée par Félix Tshisekedi. Son entourage explique qu’il était malade pendant près d’une semaine et qu’il a même été sous perfusion, raison pour laquelle il serait resté injoignable plusieurs jours.
Pas d’avocat pour François Beya

À ce stade, ses téléphones et celui de sa femme sont toujours saisis. Les visites sont très limitées, mais son épouse et une de ses filles ont pu le voir. Elles ont même pu lui apporter des médicaments et de la nourriture.

Concernant la procédure : au regard du caractère sensible des sujets qui seront abordés, la présence d’un avocat n’est pas envisagée lors des auditions, nous précise une source sécuritaire.

En tout cas, François Beya n’est pas le seul concerné dans cette affaire. Les enquêtes se poursuivent. Des arrestations sont aussi prévues dans l’armée. Certains parmi les hauts gradés ne peuvent pas sortir du pays. Les services aux frontières sont saisis à cet effet, explique une autre source sécuritaire.