Côte d’Ivoire, Nigeria… Credit Suisse se retire de la gestion de fortune en Afrique au profit de Barclays

Côte d’Ivoire, Nigeria… Credit Suisse se retire de la gestion de fortune en Afrique au profit de Barclays

Au total, ce sont neuf marchés d’implantation, en Afrique, que la banque helvète s’apprête à céder au géant britannique.

Le lifting du portefeuille de Credit Suisse passera par l’Afrique. Le deuxième groupe bancaire helvète, en proie à de nombreuses turbulences depuis maintenant deux années, doit céder son activité « banque privée » à son concurrent britannique Barclays.

La banque présidée depuis la mi-janvier par Axel Lehmann, après le départ du banquier portugais António Horta-Osório de la tête du conseil d’administration, se retire ainsi de la plupart de ses implantations en Afrique subsaharienne. « Credit Suisse a signé une convention de recommandation de clients de banque privée avec Barclays, dans le cadre du plan de retrait de neuf marchés de gestion de fortune jugés non essentiels, principalement en Afrique subsaharienne, à l’exclusion de l’Afrique du Sud », a expliqué la banque, citée par la presse anglo-saxonne.

Les pays concernés sont la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Kenya, le Ghana, Maurice, la Tanzanie, la Zambie, le Botswana et les Seychelles, ont appris nos confrères de la presse spécialisée. Selon les données publiées par Credit Suisse dans son dernier rapport annuel, l’Afrique du Sud est le principal marché de la banque sur le continent.

2,5 milliards de dollars d’actifs

L’information, révélée en fin de journée le 3 février, n’a pas fait l’effet d’une surprise pour les investisseurs. En effet, ce désinvestissement s’inscrit dans le cadre d’une « revue » stratégique annoncée au mois de novembre dernier par le groupe, qui vise à se retirer des marchés de gestion de fortune non essentiels. Ainsi, le cours de l’action Credit Suisse clôturait en légère hausse à 8,8 francs suisses à la Bourse de Zurich. Le titre s’échangeait à 8,96 francs suisses à son plus haut, dans la journée du 4 février.

En termes d’enjeu, cette opération pourrait entraîner le transfert de près de 2,5 milliards de dollars d’actifs de Credit Suisse vers Barclays, selon les estimations de Bloomberg.

De son côté, Barclays a réduit sa présence sur le continent sous l’égide de l’ancien DG Jes Staley, au profit d’une concentration des activités de banque d’investissement à Londres et à New York. En 2017, la banque a cédé sa participation majoritaire dans Absa Group Ltd (ex Barclays Africa Group), basé à Johannesburg.

Année noire

Particulièrement scrutée par les analystes, Credit Suisse enchaîne les revers ces derniers temps. Après le scandale des filatures qui avait causé le départ de son DG, le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam en février 2019, c’est une année très tourmentée qui avait accueilli la nouvelle direction pilotée par son successeur Thomas Gottstein. L’année dernière, la banque a essuyé une perte de 4,8 milliards de francs suisses à la suite de la faillite du fonds américain, Archegos Capital Management.

D’autres revers – Greensill Capital, soupçons de corruption au Mozambique -, ont conduit Credit Suisse à présenter une réorganisation stratégique en fin d’année.