Paris appelle ses partenaires européens à revoir le dispositif antijihadiste au Sahel

Paris appelle ses partenaires européens à revoir le dispositif antijihadiste au Sahel

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a estimé, vendredi, que la France et ses partenaires européens vont devoir “adapter” leur dispositif antijihadiste au Sahel, en raison de “la rupture du cadre politique et du cadre militaire” au Mali.

La France et ses partenaires européens ne peuvent “pas rester comme cela” au Mali, du fait des tensions croissantes avec la junte, a averti, vendredi 28 janvier, le ministre français des Affaires étrangères. Leur dispositif antijihadiste au Sahel vont devoir être adaptés, a ajouté Jean-Yves Le Drian.

“Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état”, a-t-il déclaré sur la radio RTL. “Il est clair que la situation en l’état ne peut pas perdurer”, a insisté le chef de la diplomatie française, sans toutefois dire s’il envisageait un retrait de la force française Barkhane du Mali.

“Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et donc nous avons engagé des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation”, a-t-il ajouté.

Statuer sur l’avenir de Takuba

La France a déjà réarticulé son dispositif en 2021 au Mali, en réduisant sa présence militaire dans le nord et en mettant en avant le groupement de forces spéciales européennes Takuba.

Les relations ne cessent toutefois de se dégrader entre les Européens et la junte malienne qui a fait appel au groupe de mercenaires russes Wagner et a demandé aux forces danoises, engagées dans Takuba, de quitter le pays.

“Les forces européennes, françaises, internationales font face progressivement à des mesures d’entraves”, a déploré le chef de la diplomatie française.

Les pays contributeurs comptent échanger, vendredi, en visioconférence, pour statuer sur l’avenir de Takuba, groupement de forces spéciales européennes créé en 2020 à l’initiative de la France, en vue de partager le fardeau au Sahel, et que le Danemark avait rejoint.

Dans une interview exclusive RFI-France 24, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré vendredi que son pays en crise avec la France “n’exclu[ai]t rien” dans ses relations avec Paris, tout en ajoutant qu’une demande de départ des forces françaises n’étaient pas “pour le moment sur la table”.