Crise politique en Somalie: la tension monte à Mogadiscio

Crise politique en Somalie: la tension monte à Mogadiscio

Au lendemain de la destitution du Premier ministre par le chef de l’État, la situation est tendue en Somalie. Mardi matin, des militaires lourdement armés ont été déployés dans les secteurs stratégiques de la capitale.

Mardi matin, des soldats lourdement armés et loyaux au Premier ministre Mohamed Hussein Roble ont pris position aux alentours du palais présidentiel. Ils sont équipés, selon des témoins, de mitrailleuses et de lance-roquette.

Le but de ce déploiement est encore incertain mais il intervient quelques heures après que le chef de l’État, le président Farmajo, a tenté de destituer le Premier ministre. Ce dernier a dénoncé une « tentative de coup d’État contre le gouvernement » et a demandé aux chefs des forces de sécurité de prendre désormais leurs ordres auprès de lui et non du président.

Dans ce contexte, et même si pour le moment la ville est calme, ces manœuvres militaires font craindre une explosion de violence. Depuis lundi, plusieurs personnalités politiques et chefs traditionnels tentent d’ailleurs d’engager des discussions avec les deux camps pour désamorcer la crise.

Car si les tensions sont récurrentes entre les deux hommes, elles semblent avoir franchi un nouveau pallier depuis lundi. Les partenaires de la Somalie, soit une vingtaine de pays et organisations internationales, ont d’ailleurs fait part de leur inquiétude dans un communiqué

Ils évoquent également leur agacement face à une crise politique qui s’enlise et qui risque de fragiliser encore un peu plus la Somalie face la menace des islamistes shebabs.

Dans la journée, la plateforme des candidats d’opposition, qui accuse le chef de l’État de fraude aux élections et boycotte déjà le processus a, de son côté, réclamé « une enquête urgente » sur les événements de lundi et appelé une fois de plus le président à quitter son poste.

Au-delà des conséquences sur le processus électoral, ce nouvel épisode de crise au sommet de l’État somalien fait craindre une nouvelle poussée des islamistes shebabs qui contrôlent toujours de vastes zones du pays et qui profitent traditionnellement des guerres de clan au sein du pouvoir somalien.