Ethiopie : à Debre Birhan, ces déplacés qui ont fui l’avancée des rebelles tigréens

Ethiopie : à Debre Birhan, ces déplacés qui ont fui l’avancée des rebelles tigréens

La crise humanitaire touche désormais les régions du Tigré mais aussi les régions Amhara et Afar. Le programme alimentaire mondial estime à plus de 9 millions le nombre de personnes en insécurité alimentaire à cause de cette guerre civile. La région Amhara en particulier a vu le nombre de déplacés se multiplier depuis novembre. Reportage à Debre Birhan, une ville de 200 000 habitants, à 3 heures de route d’Addis Abeba.

Il y a encore deux semaines, Misikir Tsege, 23 ans, craignait que les insurgés tigréens du TPLF marchent sur Debre Birhan, lui qui a déja fui deux fois leur avancée en région Amhara

« A ce moment-là, le TPLF n’était pas loin. On pouvait entendre les coups d’artillerie d’ici. Notre seule alternative était de fuir vers le sud et Addis Abeba. Mais la route a été fermée, donc nous étions condamnés à rester ici. »

La peur s’est notamment emparée de Nourad, 26 ans, lui qui a reçu une balle dans le bras au moment de fuir sa ville natale de Mersa au mois d’octobre. « Je pensais qu’ils arriveraient ici et je savais ce qui m’attendais, j’étais désespéré. S’il m’avait trouvé avec ma blessure au bras, ils ne m’auraient pas épargné. Ils m’auraient pris pour un soldat ou un soutien du gouvernement. »

Finalement, la tendance s’est inversée ces derniers jours, l’armée fédérale est désormais sur l’avancée. Trop tard selon Samira Abdu, elle aussi originaire de Mersa. « Ce que nous entendons, c’est que la ville de Mersa est détruite. Nous l’avons vu sur Facebook. Tout a été volé, y compris l’intérieur des maisons. Il ne reste plus rien. »

Avec la reprise des deux villes stratégiques de Dessie et Kombolcha, beaucoup de déplacés devraient pouvoir regagner leur foyer.