Coup d’Etat au Soudan : le premier ministre déchu réclame la restauration de son gouvernement

Coup d’Etat au Soudan : le premier ministre déchu réclame la restauration de son gouvernement

Les responsables civils arrêtés pendant le putsch du général Abdel Fattah Al-Bourhane le 25 octobre sont toujours introuvables.

Le premier ministre du Soudan Abdallah Hamdok, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat du 25 octobre, a estimé dimanche 31 octobre que « la voie vers une sortie de crise » passait par le retour aux affaires de son cabinet. Selon un communiqué publié sur Facebook, le chef du gouvernement déchu a également réclamé la libération des dirigeants civils lors d’une rencontre avec les ambassadeurs américain, britannique et norvégien membres de la « troïka » à la manœuvre au Soudan.

Les responsables civils arrêtés pendant le putsch du général Abdel Fattah Al-Bourhane sont toujours introuvables, a indiqué leur avocat Kamal Al-Jizouli à l’AFP, demandant que « soit rendu public le lieu où ministres et politiciens sont détenus ».

« Acte grotesque »

Retenu un temps chez le nouvel homme fort du pays avant d’être finalement ramené chez lui, où il est sous « surveillance étroite », Abdallah Hamdok s’exprime depuis lundi via des communiqués qui sont publiés sur la page Facebook du ministère de l’information entré en dissidence.

L’ancien économiste onusien, qui incarnait le visage civil de la difficile transition du Soudan vers la démocratie après trente années de dictature d’Omar Al-Bachir, a pu rencontrer des diplomates depuis son arrestation. Il s’est également entretenu au téléphone avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, mais n’a jusqu’ici pas été autorisé à recevoir ses rares ministres qui n’ont pas été interpellés.

Ces derniers jours, le général Al-Bourhane a affirmé qu’il ne voyait pas d’inconvénient à ce que M. Hamdok conserve finalement son poste et il a promis un gouvernement « sous une semaine », selon un entretien à la presse russe publié lundi. Mais Mariam Sadeq Al-Mahdi, ministre soudanaise des affaires étrangères toujours en liberté, a affirmé samedi à l’AFP que ni elle ni le premier ministre n’accepteront de « participer à cet acte grotesque, cette trahison menée par les putschistes ».

L’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a rencontré dimanche Abdallah Hamdok et évoqué de possibles « médiations » pour sortir le pays de l’impasse. L’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique doit également revenir mardi à Khartoum, selon le ministère de l’information.

Le pays, englué dans le marasme politique et économique depuis des décennies, est désormais à l’arrêt entre militaires intransigeants et manifestants anti-putsch en « désobéissance civile ».