Washington appelle à saisir “la meilleure opportunité” pour mettre fin au conflit libyen

Un haut responsable américain en visite à Tripoli a appelé mercredi les dirigeants libyens à “saisir la meilleure opportunité qui se présente en une décennie” pour mettre fin au conflit avec la tenue prévue d’élections en décembre.

La Libye a maintenant “la meilleure opportunité qui se présente depuis une décennie pour mettre fin au conflit, faire avancer l’économie et jeter les bases d’une société démocratique stable”, a déclaré Derek Chollet, conseiller du département d’Etat américain, lors d’un point-presse à Tripoli.

“Les Etats-Unis continueront de soutenir ce processus vital”, a promis le responsable américain à l’issue de ses entretiens avec des responsables libyens.

La Libye tente de s’extraire d’une décennie de violences et de luttes au pouvoir. Après un accord de cessez-le-feu entre autorités rivales, conclu en octobre 2020, un gouvernement unifié et transitoire a été installé sous la houlette de l’ONU début 2021 pour mener le pays à un scrutin présidentiel et législatif annoncé pour le 24 décembre. Mais les divisions ont rapidement refait surface, rendant de plus en plus hypothétiques ces élections.

La signature, le 8 septembre, par le président du Parlement libyen, Aguila Saleh, du texte de loi relatif à l’élection du chef de l’Etat, sans passer par un vote, a suscité la colère du Haut Conseil d’Etat (HCE) – qui fait office de Sénat – et de plusieurs députés qui ont dénoncé cette démarche “unilatérale”.

“La récente proposition du Parlement est une base solide de discussion”, a dit M. Chollet à la presse, en allusion à cette loi controversée, encourageant le président du Parlement et celui du HCE à “avancer, sans délai, sur les moyens de faire progresser les choses”.

Selon M. Chollet, le cadre juridique “doit être complété” pour permettre à la campagne électorale de démarrer.

“Nous ne demandons qu’une chose aux dirigeants libyens: qu’ils contribuent de manière constructive à ce qui est proposé plutôt que de le rejeter en n’offrant rien en échange. (…) C’est un moment important et les dirigeants libyens doivent le saisir”, a-t-il déclaré.

M. Chollet a d’abord été reçu par le Premier ministre intérimaire, Adbelhamid Dbeibah, avant de s’entretenir avec Moussa al-Koni et Abdallah al-Lafi, deux vice-présidents du Conseil présidentiel, et le directeur de la Haute commission électorale, Emad al-Sayeh.