Tchad: les présidents Macron et Tshisekedi appellent à une transition pacifique

Tchad: les présidents Macron et Tshisekedi appellent à une transition pacifique

La répression des manifestations et les violences ont été condamnées hier, mardi 27 avril, à Paris par les présidents français et congolais. Félix Tshisekedi, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine (UA), était reçu à l’Élysée pour un déjeuner de travail avec, au menu, le dossier tchadien. L’occasion pour Emmanuel Macron d’affirmer haut et fort son soutien à une transition démocratique et inclusive alors que la France a été la cible de slogans hostiles hier lors des manifestations à Ndjamena.

Dans une déclaration commune, les présidents français et congolais ont condamné fermement la répression des manifestations et appelé le Conseil militaire de transition à respecter ses engagements, notamment celui d’une transition pacifique et inclusive.

Quatre jours après son déplacement à Ndjamena, Emmanuel Macron a également tenu à faire une mise au point. « J’ai apporté mon soutien à la stabilité et à l’intégrité du Tchad, très clairement à Ndjamena. Je suis pour une transition pacifique, démocratique, inclusive ; je ne suis pas pour un plan de succession. Et la France ne sera jamais aux côtés de celles et ceux qui forment ce projet. »

Nous appelons au respect des engagements qui ont été pris par le Conseil militaire de transition

Un changement de ton alors que la France a été la cible de slogans hostiles, hier, lors des manifestations.

Il avait dit qu’il ne permettra à personne d’attenter à la stabilité et à l’intégrité du pays. Pour nous, c’est un soutien sans faille au CMT ! Au point où il nous arrive de penser que la France a contribué à la formation du CMT et nous ne l’avons pas accepté. La France est une amie, mais même à un ami, quand on n’est pas content, on le lui dit.

Pour Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme, le président français a tenu des propos inacceptables lors des obsèques du président Déby

Alexandra Brangeon

Félix Tshisekedi a, pour sa part, réitéré ses propos tenus vendredi à Ndjamena. « Nous soutenons évidemment la stabilité actuelle, mais à condition qu’elle aille très vite vers la consolidation de la démocratie, des institutions démocratiques. »

L’Union africaine va sans doute envoyer, dès cette semaine, une mission de médiation sur place. Une mission qui, selon nos informations, devrait être conduite par le Nigérian Bankole Adéoye, le nouveau commissaire Paix et Sécurité de l’UA.