Mali : Mahamat Idriss DEBY: un rescapé de la guerre au Mali

Mali : Mahamat Idriss DEBY: un rescapé de la guerre au Mali

Après la mort de Idriss Deby ITNO, un de ses fils, général quatre étoiles à 37 ans et Commandant de la garde présidentielle, Mahamat Idriss Deby, dirige un Conseil militaire chargé de remplacer le président décédé ce mardi 20 avril 2021, a annoncé l’armée à la radio d’Etat. Ce, en en vue de préparer la succession de la présidence de la République tchadienne. Quel est le rapport du nouveau président tchadien au Mali ?

Le nouvel homme fort du Tchad n’est pas, en tout cas ne devrait pas être un inconnu des Maliens. En effet, en 2013, Mahamat Kaka est nommé au poste de commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention dans le nord du Mali (FATIM), sous les ordres du général Oumar Bikomo, mais en serait le chef officieux. Il participe notamment à la bataille de Tigharghâr aux heures les plus chaudes de la lutte contre les terroristes, sous une chaleur de plomb.
Pour rappel, la bataille du Tigharghâr , aussi appelée bataille de l’Ametettaï ou bataille de l’Adrar des Ifoghas, a lieu du 18 février au 31 mars 2013 pendant la guerre dans notre pays. Elle oppose l’armée française et l’armée tchadienne aux groupes armés salafistes djihadistes menés par Al-Qaïda au Maghreb islamique et Ansar Dine.
Après avoir été repoussés en janvier à Konna et Diabaly, les djihadistes abandonnent Tombouctou et se replient dans l’Adrar Tigharghar, une montagne de l’Adrar des Ifoghas, dans le Nord-Est du pays, qui est leur sanctuaire depuis des années.
Les Français se lancent rapidement à leur poursuite, ils prennent le contrôle des villes de Tessalit et Aguel’hoc et mènent l’opération Panthère dans le Tigharghar. Les premiers affrontements éclatent le 18 février et se concentrent principalement dans la vallée de l’Ametettaï. Celle-ci est prise en étau entre deux colonnes blindées, une française à l’ouest et une autre tchadienne à l’est, tandis que les parachutistes parviennent à surprendre les djihadistes en attaquant à pied par le nord.
La vallée est prise le 3 mars et les djihadistes commencent à abandonner progressivement le Tigharghar. Des missions de fouilles et quelques accrochages continuent cependant d’avoir lieu les jours suivants. Les opérations cessent le 31 mars.
Avec la prise du Tigharghar, les djihadistes perdent leur principal sanctuaire dans le Sahel ainsi que la plus grande partie de leur arsenal militaire, pris sur l’armée malienne ou en Libye.
Selon différents témoignages, sa présence dans la guerre contre le terrorisme, dans le Sahel, notamment au Mali, avec l’armée tchadienne, avait marqué beaucoup d’esprit sur les réseaux sociaux et forcé l’admiration et le respect des uns et des autres, puisqu’il n’est jamais évident d’être fils d’un Président et participé à ce genre d’opération.
Déjà général, à moins de 30 ans, le jeune officier marquera davantage les esprits en étant blessé, lors de combats, dans le nord de notre pays. Il recevra pendant un moment les soins médicaux dans une structure de santé de la place, sans faire valoir son grade de général de la redoutable armée tchadienne qui s’illustrait alors par cette anecdote : ‘’Armée malienne, nous vous attendons au Nord’’, parce qu’elle s’y était rendu directement ; contrairement à d’autres contingents qui sont se plutôt illustrés par leur exhibition à Bamako.
Homme de devoir et d’une modestie religieuse, il ne fera pas non plus prévaloir son statut de fils de Président de la République. Seules les rumeurs ont permis de faire découvrir aux autres patients de l’établissement hospitalier où il était en séjour, dont votre serviteur, que le fils du puissant Idriss Deby a été blessé aux combats dans le nors de notre pays et qu’il y recevait des soins.
Blessé sur le champ de bataille, l’officier général a été traité en soldat sans aucun passe-droit.
D’ailleurs, comment ne pas susciter la sympathie et l’admiration, lorsqu’on sait que la place d’un général ce n’est quand même pas la ligne de front, d’être dans la mêlée !
Mahamat Idriss Déby Itno, parfois surnommé par ses initiales MIDI, dans son pays, avait déjà fait ses armes. En effet, en mai 2009, il participe à la bataille victorieuse d’Am-Dam contre une coalition rebelle menée par Timan Erdimi, dans l’est du Tchad.
Dès 2010, il reçoit au sein de la DGSSIE le commandement de l’escadron blindé et des gardes du corps.
En 2012, il est ensuite nommé à la tête du groupement no 1 de la DGSSIE (sur trois groupements), chargée de la sécurité du palais présidentiel.