Mali : ASSASSINAT DE SIDI BRAHIM OULD SIDATI : LE GROUPE DE SOUTIEN A L’ISLAM ET AUX MUSULMANS (JNIM) DIRIGE PAR IYAD AG GHALI NIE CATEGORIQUEMENT SON IMPLICATION DANS CE CRIME

Mali : ASSASSINAT DE SIDI BRAHIM OULD SIDATI : LE GROUPE DE SOUTIEN A L’ISLAM ET AUX MUSULMANS (JNIM) DIRIGE PAR IYAD AG GHALI NIE CATEGORIQUEMENT SON IMPLICATION DANS CE CRIME

A la suite des accusations de certains medias, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) nie catégoriquement son implication dans l’assassinat de Sidi Brahim Ould Sidati, président en exercice de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) survenu à Bamako.

Le monde a appris, non sans grande indignation, l’assassinat ciblé du président en exercice de la CMA et chef de la délégation au Comité de Suivi de l’Accord (CSA) Sidi Brahim Ould Sidati, le mardi 13 avril 2021. Pour le comité directeur de la CMA très affligé par cette perte de son leader, le président Sidi Brahim Ould Sidati a marqué l’histoire par son sens de leadership au profit de la cause de son peuple et son rôle d’acteur engagé au profit de la paix. Il a été atteint dans l’exercice d’une mission noble à laquelle il a entièrement sacrifié son énergie et sa confiance. Dans un communiqué qui a suivi, la CMA condamne avec la plus forte rigueur cet acte lâche et abominable. Elle exige par la même occasion la diligence d’une enquête indépendante et transparente, bénéficiant d’un fort engagement des autorités de la transition, mais également l’implication des parties prenantes au processus de Paix au Mali, notamment de la Médiation internationale à travers la MINUSMA.

Enfin la CMA exige du gouvernement la mise en place d’un dispositif de sécurité pour ses cadres évoluant officiellement dans les structures de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation en son nom à Bamako. Le gouvernement a déclaré avoir ouvert une enquête pour que toute la lumière soit faite sur « cet acte abominable » dont les motifs restent flous. Pour certains, le processus de paix était directement ciblé, tandis que d’autres y voient un règlement de comptes entre Bérabiches, la tribu arabe du nord du Mali à laquelle M. Ould Sidati appartenait. Il aurait ainsi payé sa trop grande proximité avec l’Etat. En 2015 et 2016, deux tentatives d’assassinat avaient déjà visé des cadres arabes de l’Accord de paix, à Bamako. Aux yeux des certains analystes

« Cet assassinat est un tournant. Jamais un dirigeant de cette importance n’avait été liquidé dans notre capitale. Ça souligne une escalade de l’insécurité »

Chez les proches de M. Ould Sidati, le deuil se mêle à la colère. Aucune protection n’avait, selon eux, été fournie à leur chef par les autorités, pourtant censées veiller à la sécurité des hauts cadres impliqués dans l’Accord d’Alger. « Il y a eu négligence du gouvernement et il doit la réparer », tance Mohamed El Mouloud Ramadane, le porte-parole de la CMA, tout en exigeant que l’enquête judiciaire ouverte soit menée de concert avec la communauté internationale. Dans le cadre des enquêtes, un premier suspect a été interpellé à l’Aéroport de Bamako au moment où il tentait de remplir les formalités de voyage pour prendre un avion de la Compagnie Sky-Mali , en vue de se rendre à Tombouctou. D’après des informations, ce sont sept(7) personnes qui seraient interpellées à ce jour dans le cadre des enquêtes autour de l’assassinat de l’ex leader de la CMA. Le corps du défunt a été transféré à Ber pour son inhumation auprès de siens.

Avant le départ du cercueil, une cérémonie d’hommage lui a été rendu et au cours de laquelle il a été décoré de la médaille de chevalier de l’ordre national à titre posthume par les autorités de la Transition. Si certains ont vu dans cet assassinat de Sidi Brahim Ould Sidati la piste d’un règlement de compte, d’autres y voient plus la main des terroristes liés à Iyad Ag Ghali. D’ailleurs à cet effet la toile a été inondée par des commentaires privilégiant tous la piste d’un assassinat commandité par le JNIM. Dans un document écrit en arabe qui circule depuis hier, le groupe s’inscrit en faux contre ces insinuations. Le groupe nie catégoriquement son implication dans cet assassinant de l’ex chef rebelle qui est reconnu unanimement être en phase avec Bamako depuis la signature de l’Accord de paix pour la mise en œuvre duquel il siégeait d’ailleurs au CSA.