Attaques au Mozambique : les déplacés de Palma terrorisés par les enlèvements

Avec les attaques jihadistes, les habitants de Palma, au Mozambique, fuient et s’entassent dans des camps de réfugiés. Ils craignent les enlèvements de jeunes filles et de jeunes garçons.

Depuis la chute de Palma aux mains des jihadistes le 24 mars, 20 000 personnes l’ont abandonnée. Même si cette ville située dans le nord-est du Mozambique est désormais sous le contrôle de l’armée, la peur est toujours présente. Les habitants craignent les enlèvements.

“Je n’ai pas vu les insurgés, mais il y avait beaucoup de mouvements, beaucoup d’agitation. Dans les villes alentours, le bruit courait que les insurgés étaient très près de la ville. On est partis”, explique Anfate Ansumani, l’un de ces déplacés. L’homme est sans nouvelles de son fils de 16 ans depuis les combats du mois de mars. Il craint que l’adolescent n’ait été enrôlé de force dans les rangs des jihadistes.

Des rapts d’enfants

Selon les réfugiés, à chaque attaque, des enfants disparaissent – des jeunes filles mais aussi des jeunes garçons. “Mon oncle était avec sa femme et un autre couple. Sa femme portait son fils. Ils ont essayé de se cacher, mais les insurgés les ont trouvés. Ils les ont laissés partir, mais ils ont pris le bébé avec eux”, raconte Katia Assoumane, qui a perdu son neveu âgé de trois ans, enlevé par les hommes armés lors de l’attaque de Palma.

Ces enlèvements terrorisent les populations, qui fuient pour protéger leurs enfants. Plus de 40 % des réfugiés ont moins de 18 ans. Les associations humanitaires s’inquiètent d’un afflux toujours plus important. “On fait des choses localement, on ne croise pas les bras, mais le pays tout seul n’y arrivera pas. On ne fera jamais assez. Si la communauté internationale peut nous aider, elle sera la bienvenue”, souligne Anita Buanayaque, responsable de la communauté de Sant’Egidio, alors qu’il y aurait déjà plus d’un million de déplacés dans le nord du Mozambique.