Au Darfour, l’interminable crise

« Darfour, un conflit sans fin » (1/3). Malgré les changements politiques à Khartoum et la signature d’accords de paix à Juba avec plusieurs groupes rebelles, la sécurité n’est toujours pas revenue au Darfour.

Quand il a vu débarquer dans son village de Fallouja des hommes armés, enturbannés et vêtus de treillis sur des pick-up et des dromadaires, Hamad Abdelkader a creusé un trou. Pris de panique, il y est resté caché pendant deux jours avant de s’éclipser à la nuit tombée. Au bout d’une semaine de marche à travers les plaines poussiéreuses, le fermier a réussi à rejoindre le camp de Shedad, près de Shangal Tobay, une bourgade du nord du Darfour.

Là, au milieu d’un champ, Hamad Abdelkader a retrouvé des habitants de son village. Pendant l’attaque qui a eu lieu fin janvier, certains ont été blessés par balles. D’autres portent encore aux bras, aux mains, des marques de brûlures. Ils sont des centaines à attendre sous un soleil implacable, protégés par des lambeaux de tissus tendus sur des bâtons. Jusqu’à dix personnes s’entassent sous ces tentes de fortune. Aucune aide humanitaire n’est encore parvenue jusqu’à eux.