Après les explosions meurtrières, la Guinée équatoriale appelle à l’aide

En Guinée équatoriale, plus de 100 morts et 615 blessés : le bilan s’alourdit après l’explosion, dimanche 7 mars, d’un dépôt de munitions à Bata, la capitale économique. Les autorités équato-guinéennes font appel à l’aide étrangère.

Plus de 100 morts, c’est le nouveau bilan donné par l’ambassadeur de Guinée équatoriale en France, joint par RFI. Et il est loin d’être définitif. L’explosion du dépôt de munitions de Nkoantoma, le quartier militaire de Bata, a fait des dégâts dans un rayon de 10 kilomètres à la ronde. De nombreux bâtiments de la capitale économique ont été soufflés par la déflagration, y compris des églises, qui étaient très fréquentées dimanche.

C’est toute la ville qui est touchée, témoigne un représentant de la société civile dont la famille vit à Bata. Des enfants sans parents, des parents qui cherchent leurs enfants, des sans-logis. La clinique la plus proche du camp militaire a vu beaucoup de blessés arriver, le corps criblé de morceaux de verre.

Pour faire face, le gouvernement équato-guinéen a mobilisé tous les médecins du pays et enjoint la population à donner son sang. Mais les autorités de Malabo ont besoin d’aide étrangère, reconnaît l’ambassadeur équato-guinéen en France. Il en appelle à l’aide des pays voisins : Congo-Brazzaville, Cameroun, Gabon. Mais aussi à la solidarité de l’Europe. L’Espagne devrait envoyer une aide humanitaire et l’ambassade américaine à Malabo a annoncé sur Twitter que les Etats-Unis enverraient un groupe d’experts pour évaluer les besoins.
Entraide informelle

En attendant, la population s’organise comme elle peut, pour venir en aide aux survivants, explique une habitante de Bata qui a souhaité témoigner de façon anonyme. « Personnellement je n’ai que des dégâts matériels : les fenêtres de mon appartement ont été détruites. Mais il y a beaucoup de voisins qui ont perdu toute leur famille. D’autres ont perdu leur maison entière, et ils vivent provisoirement dans des lieux d’accueil hors de chez eux. Certains sont rentrés dans leur famille, au village, à l’intérieur du pays. »

« Pour le moment, il y a une entraide informelle, sur la base du volontariat, témoigne-t-elle. Par exemple, je suis allée ce matin faire une tournée pour demander aux gens comment on pouvait les aider… Que les survivants aient au moins le minimum basique, un peu d’alimentation et de médicaments. Quelques entreprises du pays participent aussi un peu à cette entraide. Le problème, c’est que nous manquons d’information claire sur l’arrivée ou non d’une aide étrangère, sur quand elle arrivera, sur ce qui se passe réellement. »