MALI: LE PROCÈS DE L’EX-PUTSCHISTE SANOGO RENVOYÉ AU 11 MARS

Le procès du général malien Amadou Sanogo, meneur d’un coup d’Etat qui a précipité la déroute de l’armée face aux rebelles dans le Nord en 2012, qui devait reprendre jeudi, a été renvoyé au 11 mars, a indiqué la Cour d’assises de Bamako lors d’une brève audience.

Le président de la cour n’a pas expliqué les raisons de ce report de deux semaines, qu’il a annoncé alors que le général Sanogo, en liberté provisoire depuis plus d’un an, avait pris place sur le banc des accusés, vêtu d’un costume blanc et portant des lunettes aux verres fumés , selon des correspondants de l’AFP.

Le dernier ministre de la Défense de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, Ibrahima Dahirou Dembélé, l’ex-numéro 2 de la junte, Amadou Konaré, et l’officier de police Siméon Keïta étaient également dans le box des accusés, selon la même source.

Les avocats de la défense et des parties civiles ont indiqué que le renvoi était dû à des changements d’affectations en cours dans la haute magistrature malienne.

Ce délai ne devrait pas modifier l’issue du procès des 13 autres militaires accusés, non pas du coup d’Etat de 2012 à proprement parler, mais de l’assassinat de 21 militaires anti-putschistes.

La prochaine audience pourrait voir la cour entériner un arrangement entre les parties civiles et l’Etat, qui a décidé l’an dernier de les indemniser, ont dit les différentes parties sans préciser si une condamnation serait prononcée ou non.

“Ce report ne change rien à notre position, qui reste (de demander) l’application du protocole d’accord que nous avons signé avec le gouvernement en 2020. Nous avons été indemnisés, donc le 11 mars nos avocats vont défendre cette position”, a déclaré un porte-parole des parties civiles, Ismaïla Fané.

La défense compte invoquer une loi sur la réconciliation nationale adoptée en 2018 qui prévoit d’exonérer de poursuites pénales les personnes impliquées dans les événements de 2012, ainsi que l’accord d’indemnisation des parties civiles, a indiqué à l’AFP un avocat des accusés, Abdourahamane Ben Mamata Touré.