Éthiopie : l’ambassade des Émirats arabes unis, cible d’une tentative d’attentat iranienne ?

Après la découverte d’une cache d’armes et d’explosifs et l’arrestation de 16 personnes à Addis-Abeba, les soupçons se tournent vers Téhéran.

L’Iran aurait tenté de mené une série d’attentats en Afrique de l’Est. C’est ce que rapporte le New York Times dans son édition du 16 février, après l’arrestation récente à Addis-Abeba (Éthiopie) de 15 personnes autour de l’ambassade des Émirats arabes unis et de la découverte d’une cache d’armes et d’explosifs.

Les autorités éthiopiennes n’ont pas explicitement accusé la République islamique, mais l’arrestation concomitante, en Suède, de Ahmed Ismail, résultat de la coopération entre des « services de renseignements africains, asiatiques et européens » selon l’Éthiopie, semble pointer vers l’Iran.
Cerveau du complot

Citée par le journal américain, Heidi K. Berg, responsable du renseignement militaire américain en Afrique, a affirmé que l’Iranien Ahmed Ismail était le « cerveau du complot déjoué » grâce à la coopération entre l’Éthiopie et la Suède. Des « allégations sans fondement provoquées par le régime sioniste », selon une porte-parole de l’ambassade iranienne à Addis-Abeba.

Les autorités éthiopiennes n’ont pas officiellement réagi. « Plusieurs diplomates affirment que l’Éthiopie, en tant que capitale diplomatique de l’Afrique et siège de l’Union africaine, essaye d’éviter d’être publiquement mêlée à des problèmes impliquant des puissances importantes », selon le New York Times.
Représailles

Des sources du renseignement éthiopien ont toutefois affirmé au quotidien américain qu’un second groupe ambitionnait de frapper l’ambassade émiratie à Khartoum, une information confirmée par un officiel soudanais.

Cette série d’attaque prévues serait liée à la tentative d’assassinat en septembre de l’ambassadrice américaine à Pretoria Lana Marks, en représailles à la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine le 3 janvier 2020. La République islamique a régulièrement appelé à la vengeance après la mort du général, qui avait pour mission-clé de superviser et de coordonner les actions des différentes forces loyales à Téhéran dans le monde arabe.

L’arrestation des 16 hommes intervient alors que les discussions pour la reprise des négociations autour du nucléaire iranien se compliquent. Après que Donald Trump a unilatéralement rompu l’accord conclu en 2015, les autorités iraniennes font valoir qu’elles n’ont aucun intérêt à revenir à la table des négociations, même avec la nouvelle administration Biden.

Le 4 janvier, le porte-parole du gouvernement iranien Ali Rabii a ainsi annoncé la reprise des activités d’enrichissement de l’uranium à 20 %, alors que l’accord de Vienne prévoyait un seuil à 3,67 %. Quant aux Émirats arabes unis, ils entretiennent des relations compliquées avec leur voisin du Golfe, en particulier depuis que Abou Dhabi a normalisé ses relations avec Israël en octobre.