L’Éthiopie annonce la fermeture de camps de réfugiés érythréens dans le Tigré

L’agence éthiopienne des réfugiés justifie la fermeture des camps de réfugiés érythréens de Hitsats et Shimelba par les conditions qualifiées d’insalubres dans ces camps, alors que l’ONU, de nombreux témoignages et des enquêtes basées sur des photos satellites indiquent qu’ils ont été détruits pendant les combats et vidés de leurs habitants.

En dépit des preuves visuelles et des témoignages des survivants, le gouvernement éthiopien continue de tout démentir en bloc : que les camps aient été attaqués, que des milliers de réfugiés qui y vivaient aient disparu et que des crimes de grande ampleur y aient été commis.

Toutefois mardi, le président de l’agence éthiopienne pour les réfugiés, Tesfahun Gobezay, a confirmé que ces deux camps allaient être définitivement fermés. Pour lui par exemple, le camp de Hitstats, situé dans un désert, n’est « pas confortable ». Les réfugiés qui s’y trouvaient encore auraient été conduits dans d’autres camps, Adi Harush et Mai Ayni, accessibles aux humanitaires ceux-là.

Les images satellites de Hitsats et Shimelba sont pourtant accablantes. Les installations de l’ONU, un hôpital, des écoles et des centaines d’habitations ont été incendiés. Une présence militaire est clairement repérable, selon l’enquête de l’organisme britannique DX Open Network publiée mardi. La veille, le Conseil norvégien pour les réfugiés s’insurgeait déjà contre les destructions de ses installations, telles que révélées par d’autres images.

Quant aux rares rescapés de Hitsats et Shimelba, ils commencent à parler à la presse, racontant la violence, les kidnappings de masse, les meurtres, les vols et les viols.

Et mercredi, lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba, la Croix-Rouge éthiopienne a averti que 80% du Tigré était encore inaccessible à l’aide humanitaire. L’organisation a mis en garde contre une possible famine dans la région.