Centrafrique: quelle est désormais la stratégie de la rébellion?

L’état d’urgence sera-t-il prolongé en Centrafrique ? L’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire, doit en décider ce vendredi. Il avait été instauré dans la foulée de l’offensive lancée contre Bangui par la coalition de groupes armés CPC mi-janvier. Depuis, la rébellion n’a pas plus menacé directement la capitale, mais dans l’intérieur du pays, la situation semble s’enliser sur le terrain.

Ces derniers temps, les rebelles de la CPC ont semblé éviter autant que possible les affrontements directs avec les forces armées centrafricaines et leurs alliés. Ils n’ont par exemple opposé presqu’aucune résistance avant de libérer Boda ou Bossembélé. Mais il s’agit de « replis stratégique » estime une source militaire. « Plutôt que de s’épuiser au combat, ils partent en brousse, puis se déplacent par petits groupes, pour disperser et affaiblir leurs adversaires » estime cette cette source.

À cela s’ajoute leur stratégie de blocage de l’axe Douala-Bangui, qui complique le ravitaillement de leurs ennemis et asphyxie sa capitale, en privant au passage l’État centrafricain des recettes liées aux taxes douanières. « Une stratégie d’usure », note un observateur : « maintenir la pression et l’insécurité pour pousser Bangui à négocier. »

Vendredi dernier, à Luanda les chefs d’État de la région des Grands Lacs ont appelé les rebelles à un « cessez-le-feu immédiat et unilatéral ». « Nous sommes ouverts à un dialogue, mais tant que nos positions seront attaquées nous continuerons nos opérations », promet Aboubakar Sidick Ali, l’un des porte-parole de la rébellion. « Un cessez-le-feu, dit-il, n’est jamais unilatéral ».

De son côté, l’État centrafricain poursuit sa contre-offensive pour tenter desserrer l’eau autour de Bangui et libérer l’axe menant au Cameroun. Le président Touadéra devrait aussi selon son entourage s’exprimer au sujet des demandes de dialogue, au cours d’une allocution ce samedi.