Nouveaux heurts en Tunisie après la mort d’un blessé lors d’une manifestation

Depuis la mi-janvier, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes pour réclamer une meilleure politique sociale et la libération de centaines de protestataires interpellés par la police après les heurts.

La tension ne retombe pas en Tunisie. A Sbeïtla, dans la région de Kasserine, dans le centre de la Tunisie, des affrontements ont opposé, dans la soirée de lundi 25 janvier, la police et des manifestants, après la mort d’Haykel Rachdi.

L’armée a été déployée dans la ville devant les institutions de l’Etat pour empêcher tout éventuel débordement. Les heurts ont éclaté dans le quartier où habitait la victime et les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, selon des témoins.

Le jeune homme avait été blessé le 19 janvier par une cartouche de gaz lacrymogène lors d’une manifestation. Hospitalisé à Sousse, il est mort dans l’après-midi, a annoncé le directeur de cet hôpital, Chawki Ben Hamouda, sans préciser les causes du décès. Le ministère de l’intérieur avait démenti sa mort, déclarant avoir ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles le jeune homme avait été blessé.
Multiplication des manifestations

Depuis la mi-janvier, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes pour réclamer une meilleure politique sociale et la libération de centaines de protestataires interpellés par la police après les heurts. Vingt-huit ONG ont appelé à un rassemblement mardi devant le Parlement, notamment contre la « politique policière » face aux manifestations.

Dans ce contexte de tensions politiques et sociales, le premier ministre, Hichem Mechichi, a procédé le 16 janvier à un vaste remaniement – qui a affecté notamment les ministères de l’intérieur, de la justice et de la santé – et les onze nouveaux ministres doivent se présenter mardi devant le Parlement pour un vote de confiance.

Le président Kaïs Saïed a critiqué lundi l’absence de femmes au sein du gouvernement remanié. Lors d’une réunion du conseil de sécurité nationale, il a déclaré que ce remaniement, effectué sans qu’il ne soit consulté, n’avait pas non plus respecté les procédures imposées par la Constitution, notamment la délibération du conseil des ministres avant tout remaniement.