Crise sécuritaire en Centrafrique: plus de 60 000 réfugiés ont déjà fui le pays

Près de 60 000 Centrafricains se sont réfugiés dans des pays voisins au cours du mois dernier mois, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). La plupart ont fui en RDC, les autres sont répartis entre le Cameroun, le Tchad et à la marge le Congo-Brazzaville. Beaucoup fuient les combats qui opposent la rébellion lancée à la veille du scrutin, aux forces centrafricaines et ses alliés. Certains témoignent aussi d’exactions infligées par la coalition de groupes armés en lutte contre le pouvoir de Bangui.

Certains ont pris la route de l’exil avant même l’élection de décembre, mais c’est mi-janvier que le mouvement de départ vers les pays voisins s’est accéléré suite à la prise de Bangassou par les rebelles et à leur offensive en périphérie de Bangui.

Parmi ces 60 000 réfugiés, certains avaient déjà quitté la Centrafrique lors de la crise de 2013 ou plus récemment et venaient tout juste de rentrer chez eux. « À Bangassou, il y a des gens qui sont retournés de nouveau en RDC, au Cameroun, donc il y a pas mal de rapatriés spontanés, malheureusement, qui ont repris le chemin de l’asile, encore une fois », nous explique Hamdi Bukhari, le représentant du HCR en Centrafrique.

Que fuient-ils ? Le plus souvent, un climat général de violence répond le HCR, mais une partie d’entre eux, ce sont les exactions qu’ils disent avoir subies. « Il y a des gens à qui on a coupé les oreilles, parce qu’ils ont voté, ou leurs doigts, parce que, tout simplement, certains groupes ne voulaient pas que ces réfugiés se présentent au bureau de vote. D’autres personnes ont subi des représailles, parce qu’ils font partie de l’administration locale. Et il y a eu aussi des cas de viols dans un climat d’insécurité, etc. », ajoute Hamdi Bukhari.

Ces réfugiés bénéficient pour le moment de « très peu d’assistance », déplorent des sources humanitaires. Certaines structures d’accueil sont dépassées, et les arrivées continuent. « Il y a des défis logistiques importants », mais « les choses avancent », répond le HCR, qui mène actuellement une campagne d’enregistrement de ces réfugiés.