Au moins quatre soldats nigériens tués par une mine artisanale au Niger

Les soldats étaient engagés dans une « poursuite » de « terroristes » qui avaient attaqué, dimanche, le poste militaire de Chétima Wangou. Le bilan fait aussi part de huit blessés graves.

Quatre soldats nigériens ont été tués, lundi 18 janvier, au Niger et huit autres gravement blessés dans l’explosion d’une mine artisanale, dans le sud-est du pays proche du Nigeria, a annoncé le ministère de la défense dans un communiqué.

Ces soldats étaient engagés, selon le texte, dans une « poursuite » de « terroristes » (terminologie employée par les autorités au Sahel pour définir les djihadistes) qui avaient attaqué la veille le poste militaire de Chétima Wangou, dans la région de Diffa (sud-est).

Les assaillants appartenaient au groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), selon une revendication de l’attaque de dimanche rapportée lundi par l’organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE.

« Les soldats du Califat ont attaqué hier (…) l’armée nigérienne apostate près de la ville de Chétimari (…) ce qui a entraîné la mort de trois éléments » de l’armée nigérienne, a affirmé lundi ISWAP dans son communiqué, précisant avoir « capturé » un « véhicule à quatre roues motrices » ainsi que des armes et des munitions. Les autorités nigériennes n’ont pas fait état de pertes humaines dans l’attaque de dimanche. Les « opérations de ratissage et les reconnaissances offensives » se poursuivaient lundi soir, selon le communiqué du ministère.
Des incursions djihadistes fréquentes

Chétima Wangou est un village situé sur le territoire de la commune de Chétimari, à 25 km au sud-ouest de la ville de Diffa. Le secteur, où ont eu lieu l’attaque dimanche et l’explosion lundi, est situé dans une région frontalière où les incursions djihadistes sont fréquentes.

Le poste militaire de Chétima Wangou, attaqué dimanche, avait déjà été pris pour cible par le passé : le 7 mars 2020, une « vingtaine de véhicules lourdement armés » djihadistes avaient attaqué le camp. Huit soldats avaient été tués. Un an plus tôt, en 2019, une attaque dans la même localité de Chétima Wangou avait fait sept morts parmi les soldats nigériens.

Le groupe djihadiste Boko Haram, né au Nigeria en 2009, a établi des bases sur certains des multiples îlots parsemant le lac Tchad, une vaste étendue marécageuse à la frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun.

Depuis 2016, Boko Haram s’est divisé en deux factions : celle d’Abubakar Shekau, le chef historique du groupe, et Iswap, affilié à l’EI – notamment installé autour du lac Tchad. Les autorités de la région ne font pas la différence entre les membres de Boko Haram et de l’Iswap, présentant tous ces combattants djihadistes comme des éléments de Boko Haram.

Le conflit avec les djihadistes de Boko Haram et de l’Iswap a fait plus de 36 000 morts depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria. Près de 2 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers.