Le président Tshisekedi inaugure la première École de Guerre de RDC

Le président Félix Tshisekedi a ouvert la première École de Guerre du pays, la deuxième en Afrique centrale, selon la présidence congolaise. Cette école de troisième degré, est le fruit de la coopération avec la France.

Ce projet est le produit de la visite à Kinshasa de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en mai 2019. Les deux pays avaient à l’époque conclu de travailler ensemble sur la création d’une École de Guerre pour la formation des futurs cadres des FARDC. L’école a ainsi été inaugurée hier mardi par le président accompagné de son Premier ministre Sylvestre Ilunga.
Des bâtiments provisoires

L’école accueille les 25 premiers stagiaires de sa première promotion dans un bâtiment modeste et provisoire au Centre supérieur militaire. « Celles-ci ont des infrastructures provisoires, annonce le général d’armée Célestin Mbala Munsense, chef d’état-major général des FARDC, le temps de permettre au gouvernement congolais de mobiliser des moyens pour l’érection des infrastructures définitives dans l’enceinte de la première zone de défense. L’école de guerre de Kinshasa a pour mission de préparer les officiers supérieurs militaires à l’exercice de responsabilité […], de commandement et de direction où s’élabore et s’exécute la politique de défense et de sécurité ».

À l’issue de la formation, le chef de l’armée congolaise explique que « les officiers seront aptes à gérer une crise impliquant la participation des forces armées, selon une approche globale. Ils seront également capables d’appréhender avec efficacité la préparation des forces et des réformes structurelles du domaine de la défense et de la sécurité ».

Le président Félix Tshisekedi a lui-même coupé le ruban inaugural, lançant dans la foulée, la toute première année académique. La France intervient dans la logistique et les ressources humaines. Le département des études a d’ailleurs été confié à un officier supérieur français.
S’adapter face aux attaques terroristes

Pour François Pujolas, l’ambassadeur de France en poste à Kinshasa, la création de cette école est une réponse à la nécessité de formation des officiers congolais : « Cette école est une réponse concrète de haut niveau. Si la guerre est à la fois une science et un art, ceux qui la conduisent doivent apprendre et réfléchir pour assurer le succès des armées. »

Le ministre congolais de la Défense, Aime Ngoy Mukena, est convaincu que « l’œuvre inaugurée va augmenter les éloges et le rayonnement de notre armée au niveau régional et africain ». Mais pour lui, elle permettra surtout d’adapter les officiers aux nouveaux défis du terrain : « C’est ici qu’on va concevoir les plans, les stratégies. On est parti des guerres conventionnelles mais on est arrivé aujourd’hui aux guerres stratégiques et barbares que l’on appelle le terrorisme. »

L’inauguration de l’École de Guerre survient dans un contexte particulier. Le pays enregistre une augmentation des violences et des conflits armés dans ses provinces orientales. Les forces de sécurité sont régulièrement accusées d’exactions dans des rapports de l’ONU, qui n’a de cesse de plaider pour l’amélioration du niveau général des troupes congolaises.