Mali: la MINUSMA publie son rapport sur l’assassinat des manifestants du M5-RFP

La Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a publié aujourd’hui le rapport de son enquête sur les violations et abus des droits de l’homme commis lors des manifestations du 10 au 13 juillet 2020 au Mali.

La mission des Nations Unies a déployé du 20 juillet au 17 août 2020 une mission spéciale d’enquête, composée de 30 agents des droits de l’homme, d’un agent de protection de l’enfance et de deux experts légistes de la police des Nations Unies, pour enquêter sur les allégations de violations et d’abus des droits de l’homme lors des événements qui ont eu lieu à Bamako et dans certaines régions du Mali du 10 au 13 juillet 2020.
Evidences

Au cours de cette enquête spéciale, les principales personnes impliquées dans l’équipe (victimes, témoins directs et indirects, responsables du M5-RFP, corps médical et autorités).

L’équipe a également examiné et analysé plus de 50 documents vidéo et au moins 220 photographies de la police technique et scientifique. Plus de 350 postes de médias sociaux ont également été examinés.

Suite à la mission d’enquête, la MINUSMA est en mesure de confirmer que, les 10, 11, 12 et 13 juillet à Bamako, quatorze manifestants, tous de sexe masculin, dont deux enfants, ont été tués lors des interventions des forces de l’ordre, dont la Gendarmerie Nationale, la Police Nationale, la Garde Nationale et la Force Spéciale Anti-Terroriste (FORSAT), qui ont dans certains cas fait un usage excessif de la force.
Accidents violents

Au moins 40 manifestants ont été blessés lors de l’intervention des forces de l’ordre, et 118 officiers des forces de défense et de sécurité, dont 81 policiers, ont été blessés à la suite de violents affrontements.

Au total, 200 personnes (dont six femmes et sept enfants) ont été arbitrairement arrêtées et détenues à Bamako, à la brigade de recherche de la gendarmerie de Bamako (au camp 1) et dans différents commissariats de police en relation avec ces événements.

Ils ont ensuite été libérés le 13 juillet 2020, sur instruction du ministère public. Enfin, entre le 10 et le 13 juillet, des manifestants ont vandalisé, pillé et brûlé divers sites ainsi que des biens publics et privés et ont érigé des barricades sur certaines routes de la ville.
Quelle résolution ?

Selon la loi malienne, ces actes violent le code pénal national et sont punis par les tribunaux compétents. Toutes les preuves et autres documents recueillis au cours de l’enquête seront mis à la disposition des autorités judiciaires à leur demande et conformément au protocole établi, selon la MINUSMA.