Accord de paix au Soudan: des chefs rebelles accueillis à Khartoum, en liesse

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a accueilli dimanche les chefs de groupes rebelles du pays, en visite pour la première fois depuis près de 20 ans à Khartoum, où des milliers de Soudanais étaient rassemblés pour célébrer l’accord de paix.

La visite des commandants du Front révolutionnaire soudanais (FRS), une coalition de groupes rebelles, fait suite à la signature le 3 octobre d’un accord de paix avec le gouvernement de transition soudanais, qui doit mettre fin à une guerre de près de deux décennies qui a fait des milliers de morts.

“Nous attendions ce jour avec impatience”, a déclaré M. Hamdok, lors d’une réunion avec les chefs rebelles retransmise par l’agence officielle Suna. “Aujourd’hui, il s’agit de la première étape pour mettre fin aux souffrances de notre peuple dans les camps de réfugiés”, a-t-il ajouté.

Des foules en liesse se sont rassemblées dans le centre de Khartoum, chantant et brandissant des pancartes, pour célébrer l’accord de paix.

Le FRS, fondé en 2011, regroupe cinq groupes rebelles armés et quatre mouvements politiques des États du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil bleu.
300.000 morts

A partir de 2003, la région du Darfour a été secouée par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles de minorités ethniques. Selon les Nations unies, le conflit a fait, essentiellement durant les premières années, quelque 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés. Le conflit a touché aussi le Nil bleu et le Kordofan-Sud (sud) à partir de 2011.

“C’est la première fois dans l’histoire du Soudan que nous parvenons à un accord qui s’attèle aux racines de la crise soudanaise”, s’est réjoui le Premier ministre.

En 2009, la CPI a lancé un mandat d’arrêt contre l’ancien président Omar el-Béchir accusé de crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, puis en 2010 un mandat d’arrêt pour génocide.

M. Béchir a été destitué en avril 2019, après des mois de contestation populaire sans précédent, puis arrêté. Détenu à Khartoum, il est jugé dans un procès distinct pour le coup d’État l’ayant porté au pouvoir en 1989 et dans lequel il risque la peine de mort.

Le gouvernement de transition soudanais avait fait de la paix avec les rebelles une priorité depuis son arrivée au pouvoir en août 2019.