Sept morts dans le crash d’un hélicoptère au Sinaï

Cinq Américains, un Français et un Tchèque, tous membres de la Force multinationale d’observateurs (FMO) dans le Sinaï égyptien, sont décédés, jeudi 12 novembre.

Sept membres de la Force multinationale d’observateurs (FMO) dans le Sinaï égyptien sont morts dans le crash de leur hélicoptère, jeudi 12 novembre, selon un communiqué de cette force. Il s’agit de cinq Américains, un Français et un Tchèque. Un précédent bilan faisait état de huit morts dont six Américains.

Un membre américain de la force chargée de surveiller la paix entre Israël et l’Egypte a survécu au crash. Il a été évacué pour recevoir des soins, selon le communiqué qui précise que l’accident a eu lieu lors d’une « mission de routine près de Charm el-Cheikh en Egypte ».

« La FMO va conduire une enquête afin de déterminer la cause de l’accident », poursuit le communiqué avant d’ajouter qu’« à ce stade, il n’y a pas d’information indiquant que le crash n’était pas un accident ». A Prague, l’armée tchèque a affirmé dans un communiqué que « la cause du crash est un incident technique ».

La FMO évoque également des « efforts de coopération entre l’Egypte et Israël » déclenchés à la suite de ce crash. L’armée israélienne a « proposé de fournir une aide médicale immédiate », a déclaré son porte-parole, Jonathan Conricus. Un hélicoptère de l’armée « avec des militaires d’élite spécialisés dans le sauvetage a été dépêché à l’aéroport de Ramon (sud d’Israël) », a-t-il ajouté.

Le militaire français décédé était l’unique membre français de la force multinationale, selon le site Internet du FMO. Lieutenant-colonel, il était officier de liaison.

Le président français Emmanuel Macron a indiqué dans un communiqué avoir « appris avec une grande tristesse, le décès du lieutenant-colonel Sébastien Botta, officier français engagé en opérations au Sinaï au sein de la FMO ». M. Macron a adressé « un message de solidarité et de compassion aux Etats frappés par ce drame, qui souligne douloureusement l’engagement de nos soldats au service de la paix dans cette région, depuis près de 40 ans ».

Sur Twitter, le président américain élu, Joe Biden, a adressé ses « sincères condoléances aux proches des casques bleus », « morts sur l’île de Tiran » et a également souhaité « un prompt rétablissement à l’Américain survivant ». Le secrétaire américain par intérim à la défense, Christopher Miller, s’est dit « profondément attristé » par la perte de vies humaines, tandis que l’ambassadeur américain en Egypte, Jonathan Cohen, a rendu hommage, sur Twitter, aux victimes qui « ont incarné le noble esprit de préservation de la paix entre nos partenaires, Israël et l’Egypte ».

1 100 soldats venant de différents pays

En 1982, soit trois ans après la signature de leur traité de paix et après que l’ONU eut annoncé qu’elle ne fournirait pas de casques bleus pour le Sinaï, l’Egypte et Israël avaient établi cette Force multinationale (Multinational Force and Observers – MFO) comme une organisation internationale indépendante de maintien de la paix.

Elle compte actuellement un peu plus de 1 100 soldats venant de différents pays – dont l’Australie, les Etats-Unis, le Canada et la France.

Le Sinaï égyptien, un vaste territoire d’environ 60 000 km², avait été le théâtre d’affrontements entre Israël et l’Egypte avant que les deux pays ne signent la paix en 1979.

Aujourd’hui, différents groupes armés sévissent dans la péninsule, dont la branche locale de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Les forces de sécurité égyptiennes luttent contre une insurrection islamiste qui s’est durcie dans le nord-est de cette région.

En février 2018, les autorités égyptiennes avaient lancé une opération d’envergure contre les militants islamistes, principalement dans le nord du Sinaï, non loin d’Israël et de la bande de Gaza. Depuis le début de cette opération, 930 combattants islamistes présumés ont été tués ainsi que des dizaines de membres du personnel de sécurité, selon l’armée égyptienne.