Financement libyen: l’audition de Sarkozy est terminée

L’ancien chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy a été entendu pendant quatre jours par les juges chargés de l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

L’audition de Nicolas Sarkozy par les juges chargés de l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 s’est terminée lundi soir.

«L’audition a pris fin hier soir», a indiqué à l’AFP une source judiciaire, sans plus de commentaires.

«Il n’est plus entendu aujourd’hui» au tribunal, a confirmé à l’AFP Michel Gaudin, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy. Il s’est en revanche refusé à tout commentaire sur d’éventuelles nouvelles charges retenues contre l’ex-président.

Lundi soir, une source proche du dossier avait affirmé à des journalistes que l’audition, qui avait débuté le 6 octobre et s’était déjà déroulée sur quatre jours, reprendrait mardi.

Dans ce dossier, l’ancien président a déjà été inculpé en mars 2018 pour «corruption passive», «recel de détournement de fonds publics» et «financement illégal de campagne» et placé sous contrôle judiciaire.

Il n’avait plus été entendu par les juges depuis juin 2019, interrogatoire au cours duquel il avait dit être «totalement innocent dans cette affaire», dénoncé un «complot», puis refusé de répondre aux questions des juges.
Multiples ramifications

Mais le Parquet national financier a élargi les investigations à des faits d’ «association de malfaiteurs», ouvrant la voie à des inculpations de nouveaux suspects et à une aggravation des poursuites contre les protagonistes déjà impliqués, dont M. Sarkozy.

Fin janvier, les magistrats ont inculpé pour «association de malfaiteurs» l’un de ses ex-collaborateurs, Thierry Gaubert, soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen qui auraient pu alimenter la campagne pour la présidentielle de 2007.

Puis, le 24 septembre, la Cour d’appel de Paris a rendu un arrêt validant très largement l’enquête.

Saisie par l’ex-chef de l’Etat et trois de ses anciens ministres ainsi que par l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, qui soulevaient une série de nullités, la chambre de l’instruction a validé les investigations lancées il y a huit ans dans cette affaire aux multiples ramifications.

M. Sarkozy s’est pourvu en cassation contre cet arrêt, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d’un intermédiaire: en sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d’indices troublants qui ont donné corps à la thèse selon laquelle la campagne victorieuse de M. Sarkozy a été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.

Toutefois, aucune preuve matérielle indiscutable n’a pour l’heure été trouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à neuf inculpations à ce jour.