Au Mali, la junte nomme de nouveaux hommes à des postes stratégiques

De hauts gradés, généraux et colonels, occupent désormais des fonctions clés, en remplacement de militaires nommés par l’ancien pouvoir.

La junte au pouvoir au Mali a nommé un nouveau chef d’état-major et a procédé à plusieurs nouvelles nominations à différents postes-clés de l’armée et de la sécurité deux semaines après le putsch, selon des décrets rendus publics mercredi 2 septembre.

Le général Oumar Diarra est nommé chef d’état-major général des armées par décret signé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goita, et daté du 1er septembre. Il remplace le général Abdoulaye Coulibaly à la tête d’une armée qui a perdu des centaines d’hommes ces dernières années dans le combat contre les djihadistes, malgré le soutien des forces françaises, étrangères et onusiennes.
« Réformer l’armée malienne »

Le général Coulibaly est toujours retenu par la junte ainsi que certains hauts gradés et hautes personnalités politiques arrêtés lors du coup d’Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK ») le 18 août. Ce dernier est lui-même en résidence surveillée chez lui, avec un accès restreint à Internet et au téléphone, et sans visite autorisée selon son entourage. Il a été hospitalisé mardi soir à Bamako pour un bilan de santé qu’il aurait dû effectuer il y a plusieurs semaines. Agé de 75 ans, « IBK » souffre de problèmes de santé chroniques et il s’est notamment fait retirer une tumeur bénigne au cou en 2016 à Paris.

Le nouveau chef d’état-major est considéré comme un homme « intègre et rigoureux », selon des sources militaires. Il aura pour tâche principale de « réformer l’armée malienne et de lui permettre de défendre la patrie », a précisé à l’AFP un responsable de la junte sous couvert d’anonymat.

La junte a par ailleurs effectué une série de remplacements à des postes sensibles : le colonel Lassana Doumbia devient directeur général de la sécurité d’Etat (renseignement), le colonel Jean Dao chef d’état-major de la garde nationale, composante de l’armée, et le général Souleymane Doucouré secrétaire général du ministère de la défense. Ce dernier, précédemment chef d’état-major de l’armée de l’air, avait été interpellé après le putsch.