Mali: Monnaie unique CEDEAO-ECO : Ce qui attend le Mali

“ECO, monnaie unique de la Cédéao : impacts et perspectives pour l’économie malienne“, tel a été le thème du panel de haut niveau organisé par les anciens étudiants des Sciences économiques de l’école nationale d’administration (Ena) de Bamako, promotion Dissa Keita (1995-1999).

La rencontre a eu lieu samedi 5 octobre 2019 au CNPM, sous le leadership de l’ancien Premier ministre et actuel PCA de la BDM-SA, Hamed Mohamed Ag Hamani, accompagné d’experts : Harouna Niang, économiste, Konzo Traoré, directeur national de la Bcéao pour le Mali, Dr. Lamine Keita, économiste et René Topsoba, représentant du FMI au Mali.

Les experts ont indiqué que le projet de l’Eco est une décision politique et une question de souveraineté nationale. Pour eux, le projet a été l’objet d’une étude approfondie pour voir son importance pour l’économie malienne et son développement.

Ils estiment que la nouvelle monnaie unique a pour avantage de réduire le coup de transaction entre les Etats. Et qu’elle renforcera le commerce, contribuera fortement à l’extension de la zone monétaire.

Toutefois, les experts estiment que sa réussite nécessitera de la performance des pays, de la solidarité entre les Etats concernés et beaucoup de communication et d’éclaircissements autour de la question. Sans cela, mettent-ils en garde, le projet sera une création par simple plaisir.

D’où l’initiative de la promotion Drissa Keita d’organiser ce panel afin de susciter les débats et donner plus d’informations par rapport au projet de l’ECO.

Selon le représentant du FMI, son institution n’a pas encore été saisie officiellement concernant la nouvelle monnaie unique. C’est pourquoi, il s’est retenu de donner son avis. Par ailleurs, il a affirmé que pour aller vers une nouvelle monnaie, il est impératif d’engager des débats profonds. “La création d’une nouvelle monnaie nécessite de la confiance entre les populations et les décideurs publics pour impacter positivement“, insiste-t-il.

Konzo de la Bcéao, explique que c’est une décision politique qui a été établie par les plus hautes autorités. Alors pour lui, il est impératif de créer un certain nombre de conditions. Et pour se faire, dit-il, la Bcéao n’a pas le choix et est en train de mettre les conditions en place en vue d’aller à la réalisation de l’Eco.

Selon lui, le rôle de la Banque est de s’assurer que les prés-requis sont réunis. Il s’agit du respect des critères de convergence, l’harmonisation au niveau des politiques économiques notamment budgétaire, monétaire, financière, etc.

Pour sa part, Dr. Keita s’est accentué sur l’historique du F CFA. Selon lui, le processus de l’Eco est la continuité de l’idéologie du F CFA dont le but est de renforcer la domination. L’économiste M. Niang, estime que les pays comme le Mali, dont l’économie est durement frappée par la crise sécuritaire, la solidarité des grands pays comme le Nigéria est capitale pour le bon fonctionnement de l’Eco.

Aux dires du président de la promotion Drissa Keita, Aboubacar Diop, avec ses camarades de promotion, ils veulent promouvoir les échanges au tour de l’Eco afin que les populations comprennent et s’y préparent.