Algérie : Naguib Sawiris cède sa part de Djezzy au russo-norvégien Veon

L’opérateur algérien Djezzy va quitter le giron du milliardaire égyptien Naguib Sawiris, pour être intégré au géant russo-norvégien Veon Ltd. Une cession d’actifs qui représente un peu plus de 48 % des parts et qui se chiffre à 526 millions d’euros.

La part non-étatique de l’opérateur Djezzy, numéro deux des télécoms en Algérie, va bientôt être dissoute dans le holding russo-norvégien Veon Ltd (ex-Vimpelcom), pour une cession chiffrée à 526 millions d’euros. Si 51 % de l’opérateur a été nationalisé par les autorités algériennes en 2015, le reste était jusqu’à présent détenu par Global Telecom Holding (GHT), société égyptienne dirigée par le milliardaire Naguib Sawiris, elle-même filiale de Veon Ltd.

En plus de Djezzy, GHT cèdera à Veon l’exploitation du câble sous-marin de fibre-optique MedCable (reliant l’Europe à l’Algérie), les opérateurs Jazz, Banglalink (pakistanais et bengalis), et la banque de micro-finance digitalisée Mobilink Bank. Grâce à cette opération globale chiffrée à environ 1,04 milliards d’euros, Veon deviendra propriétaire de 98 % du holding égyptien, à condition que celle-ci soit validée le 9 septembre prochain par l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires du groupe.
Sawiris se concentre sur l’or et les médias

Basée au Pays-Bas, Veon Ltd est un géant mondial des télécommunications coté sur la place boursière américaine Nasdaq, ainsi qu’à l’Euronext d’Amsterdam, mais son plus important marché se trouve en Russie. Le groupe a l’intention de restructurer complètement GHT, d’acquérir la quasi-totalité de ses actifs et progressivement de le retirer de la Bourse d’Égypte.

Naguib Sawiris se détache ainsi des actifs pour lesquels il était entré en conflit avec les autorités algériennes : il avait réclamé en vain 4 milliards de dollars pour compenser la nationalisation de Djezzy. Le magnat égyptien de 64 ans, semble recentrer ses activités principalement dans les mines d’or en Australie et en Afrique de l’Ouest, par le biais de sa compagnie Endeavour Mining, ainsi que dans l’audiovisuel avec la chaîne d’information Euronews, dont il a pris le contrôle en 2015, pour 35 millions d’euros.