G5 Sahel : le commandant de la force attend des «moyens qui tardent à venir»

La force conjointe antiterroriste du G5 Sahel a fait l’objet d’une nouvelle réunion à New York autour du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Si les autorités françaises se félicitent du chemin parcouru et des progrès accomplis depuis deux ans, le général mauritanien Hanana Ould Sidi, qui commande la force depuis septembre 2018, attend encore « beaucoup ». Décaissement trop lent des 400 millions d’euros promis, manque de blindés et de matériel… Le général tarde à pouvoir mener des opérations plus robustes.

« Depuis janvier, nous avons repris les opérations. À ce jour, cinq opérations ont été menées, d’autres sont planifiées », a expliqué le général mauritanien Hanana Ould Sidi à l’AFP et RFI à l’issue d’une réunion ministérielle à huis clos organisée par la France avec les membres du Conseil de sécurité.

« Entre les opérations planifiées, nous menons des actions ponctuelles de contrôle de zones, de patrouilles afin de garder un contact permanent avec les populations. Pour les rassurer, leur faire passer un message, leur dire que nous sommes là pour les protéger, les aider », a précisé l’officier pour qui la confiance « constitue l’enjeu réel de la lutte contre les terroristes ». « Nous tenons à gagner leurs cœurs et leurs esprits », a-t-il souligné.

La force G5 Sahel, lancée formellement en juillet 2017, doit à terme comprendre 5 000 hommes. « On est à plus de 4 000 hommes mais les équipements majeurs manquent encore et tardent à se mettre en place », a déploré le général Ould Sidi, sans préciser lesquels. « On attend toujours des moyens qui tardent à venir, parce que plus on a de moyens, plus notre efficacité va croître, et plus on va renforcer notre capacité à durer. Parce que la lutte contre le terrorisme, ce n’est pas une affaire d’une journée ou deux. »

Décaissements

La montée en puissance de la force a connu des aléas et une suspension de facto de ses opérations entre juillet et décembre. Selon des diplomates, le financement de la force, longtemps problématique, bénéficie de premiers décaissements. « La pompe est enclenchée », selon l’un d’eux.

Le coût de la création de la force a été estimé à quelque 400 millions d’euros avec un budget de fonctionnement annuel évalué à 90-110 millions d’euros. Des blindés et des moyens de protection sont en train d’arriver tandis que la construction de quartiers généraux et de postes de commandement de secteurs a été engagée, a ajouté une autre source.