Rébellion au Tchad : Déby dénonce un « grave problème » intercommunautaire dans l’Est

Le président tchadien Idriss Déby Itno a dénoncé mercredi « un grave problème » intercommunautaire dans l’est du Tchad lors d’une visite à Abéché, capitale régionale du Ouaddaï, selon des propos rapportés par la radio nationale tchadienne.

« Je suis là, parce qu’il y a un grave problème qui touche la vie de la population », a déclaré le chef de l’Etat dans un discours dont la radio d’Etat a fait un compte-rendu mercredi après-midi. Idriss Déby Itno, accompagné du ministre de la Défense, Daoud Yaya, et de celui de la Sécurité, Mahamat Abba Ali Salah, a quitté N’Djamena mardi 12 février en début d’après-midi.

Depuis plusieurs dizaines d’années, l’est tchadien est en proie à des conflits entre différentes communautés: d’un côté, les autochtones ouaddaïens, agriculteurs, et de l’autre, des tribus arabes, éleveurs.

Régulièrement, des affrontements entre des membres de ces deux communautés ont lieu. Fin novembre, une dizaine de personnes avaient été tuées à une soixantaine de km d’Abéché.

« L’heure de la vendetta est terminée. Se rendre justice (représente une) défaillance de la justice. Une justice qui doit désormais s’assumer. Je prends désormais les choses en main », a lancé Déby, selon la radio nationale.
Mesures

Le chef de l’Etat a annoncé la saisie de toutes les armes détenues par des civils dans la région, dont les propriétaires seront « jugés et condamnés ».

Il a demandé aux forces de sécurité de mettre fin « par tous les moyens » à ces violences, les autorisant notamment à » faire usage de leurs armes quand ils sont l’objet de tirs », selon la radio.

Fin janvier, la Convention tchadienne de défense des droits humains (CTDDH) avait dénoncé la « mauvaise gouvernance » comme une des sources de la recrudescence des violences. Selon l’ONG, les autorités locales, propriétaires de troupeaux de chameaux et autres bétails, « arment les bergers » qui disposent ensuite d’armes à feu utilisées en cas de conflit.
Pas de déclaration sur l’incursion

Mercredi, le président tchadien n’a pas fait état, selon le compte-rendu de la radio tchadienne, de l’incursion rebelle fin janvier depuis la Libye dans le nord-est du pays du groupe armé Union des forces de la résistance (UFR), emmené par le neveu du président Déby, Timan Erdimi.

À la demande de N’Djamena, la France a annoncé avoir procédé à trois reprises à des frappes de Mirage 2000 contre la colonne de pick-up.