Les députés de l’ARP (Assemblée des représentants du peuple) ont élu Nabil Baffoun à la tête de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), après des mois de tractations. Le renouvellement du tiers des membres de l’instance a également eu lieu. L’Isie est donc désormais, enfin, opérationnelle pour préparer les législatives et la présidentielle de 2019.
Sans grande surprise, Nabil Baffoun a été élu président de l’Isie à l’issue d’un vote de l’ARP, réunie en séance plénière mercredi soir. Les députés ont également voté pour renouveler le tiers des membres de l’instance – trois sur neuf – dont les postes étaient vacants depuis janvier 2018.
Sortie de crise ?
L’élection de Nabil Baffoun, qui a recueilli 141 voix sur les 171 exprimées, contre 10 à son adversaire Farouk Askri, a fait l’objet d’un relatif consensus au sein de l’ARP. Il succède à Mohamed Tlili Mansri à la tête d’une instance en pleine crise.
En poste depuis novembre 2017, le président sortant avait été poussé à la démission par les membres du conseil de l’Isie. Mohamed Tlili Mansri a notamment été accusé de « mauvaise gestion » lors des élections municipales en 2018.
Le président démissionnaire avait cependant continué de gérer les affaires courantes, dans l’attente de l’élection de son successeur.
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Nabil Baffoun prend la tête d’une instance qu’il connaît déjà bien. Membre du Conseil de l’Isie depuis 2011, il y a siégé en tant que représentant des Tunisiens de l’étranger, avant d’être élu comme représentant des huissiers.
Opérationnelle pour les prochaines échéances électorales
L’ARP a également renouvelé le tiers des membres du Conseil de l’Isie. Trente candidats s’étaient proposés pour remplacer les trois membres à renouveler. Sofiene Laabidi, spécialiste des finances publiques, Hasna Ben Slimen, juge administrative et Belgacem Ayachi, spécialiste en sécurité informatique ont été élus.
L’impératif pour les députés étaient de désigner de nouvelles personnalités pour ces trois postes dont le mandat de ses membres a expiré depuis janvier 2018. Le renouvellement devait rassembler la majorité absolue, soit 145 voix minimum, pour chaque candidat.
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L’élection du nouveau président et le renouvellement des membres de l’instance permettra-t-elle à l’instance de sortir de la crise ? Forte de son rôle stratégique dans l’organisation des élections l’Isie est au centre de sourdes rivalités entre partis politiques et société civile. Crée dans la foulée de la révolution de 2011, l’instance a vu passer deux présidents avant Nabil Baffoun, Mohamed Tlili Mansri et Chafik Sarsar, ont tous deux quitter leur poste après avoir démissionné.
Son élection intervient à quelques mois des prochaines échéances électorales en Tunisie, où les élections législatives et la présidentielle doivent se tenir au dernier trimestre 2019.