Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon est arrivé lundi à Bujumbura pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi où les violences armées se sont poursuivies avec de nouvelles attaques à la grenade dans la capitale.
Le chef de l’ONU, dont c’est la première visite au Burundi depuis que le pays a plongé dans une grave crise politique en avril 2015, devrait tenter mardi matin de convaincre le président Pierre Nkurunziza d’ouvrir avec l’opposition des pourparlers de sortie de crise, actuellement au point mort.
Des centaines de soutiens du pouvoir, dont de nombreux membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti présidentiel, avaient été acheminés par bus sur la route qui mène de l’aéroport de Bujumbura à l’hôtel où va résider le secrétaire général de l’ONU, sur la rive du lac Tanganyika.
D’ici sa rencontre avec le président Nkurunziza mardi matin, M. Ban est censé rencontrer des responsables de partis politiques, d’ONG installées au Burundi, ainsi que le ministre des Relations extérieures Alain-Aimé Nyamitwe.
“C’est une visite très importante car on espère que le secrétaire général de l’ONU va peser de tout son poids sur le président Pierre Nkurunziza pour qu’il accepte enfin un dialogue inclusif et sans conditions avec toute son opposition”, a expliqué à l’AFP un haut fonctionnaire de l’ONU, sous couvert d’anonymat.
M. Ban devrait également s’entretenir avec le président burundais “des violations massives des droits de l’Homme qu’on observe depuis le début de la crise”, a ajouté un diplomate occidental en poste à Bujumbura.
“Nous espérons qu’il parviendra à le convaincre d’accepter une véritable enquête internationale sur ces allégations”, a-t-il ajouté.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Nkurunziza à un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet.
Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé plus de 240.000 Burundais à l’exil, alors que des milliers d’autres ont été arrêtés et que les forces de l’ordre sont accusées d’exécutions extrajudiciaires.