La communauté internationale exhortait mardi les candidats à la présidentielle en Guinée à régler leurs différends en justice plutôt que dans la rue, au lendemain de la demande par les sept adversaires du sortant Alpha Condé de l’annulation du premier tour.
Les premiers résultats se faisaient attendre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) disposant de 72 heures après réception du dernier procès-verbal des quelque 14.000 bureaux de vote pour les annoncer.
Les Guinéens ont voté massivement et dans le calme dimanche mais sous tension, la campagne de M. Condé visant une réélection au premier tour. Un objectif jugé par ses adversaires irréalisable sans fraude caractérisée, cinq ans après sa victoire à l’arraché au second tour sur le chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo.
Le président Condé table pour l’emporter sur son bilan: réforme de l’armée et de la justice, achèvement du barrage hydro-électrique de Kaléta, transparence sur l’attribution aux sociétés minières des contrats d’exploitation des précieuses ressources du pays.
Ses détracteurs l’accusent de mauvaise gestion – notamment de l’épidémie d’Ebola qui s’est déclarée en décembre 2013 – d’autoritarisme et d’attiser les tensions ethniques, particulièrement envers les Peuls, première communauté du pays, à laquelle appartient le chef de l’opposition.
La mission d’observation électorale de l’Union européenne a appelé les protagonistes à recourir à la justice plutôt qu’à la violence en cas de contestation. Son chef, Frank Engel, a plaidé pour porter tout litige “devant les juges au lieu de les faire vivre dans la rue”.
Il a fustigé “l’impréparation”, voire “la désorganisation totale” de la Céni, lui imputant les multiples problèmes constatés le jour du vote mais a indiqué n’avoir rien vu à ce stade qui “entache la validité du scrutin”.
M. Engel s’est félicité de la forte participation, la situant à plus de 60%, et de l’absence de violences pendant le vote. A cet égard, “le scrutin du 11 octobre a été un scrutin exemplaire pour ce pays”, a-t-il affirmé.